Dieu nous appelle à être un leader

Farah ABDILLAHI
Président des Assemblées de Dieu de Martinique

POURQUOI ET COMMENT DIEU NOUS APPELLE À ÊTRE UN LEADER

Les chrétiens débattent depuis des siècles sur le thème du leadership. Est-ce biblique d’être un leader ? Ne sommes-nous pas appelés à être des disciples, plutôt que des leaders ?

Ne sommes-nous pas appelés à être des serviteurs et non des dirigeants ?

Peut-on honnêtement croire que le leadership est une idée biblique ?

Si nous étudions la Bible de plus près, nous découvrons que le leadership est réellement une idée de Dieu. Non seulement Dieu est le Leader suprême, mais il nous appelle aussi à être leaders.

NES POUR LE LEADERSHIP

Considérez ceci : la toute première description de l’être humain dans la Bible inclut la notion de leadership. Dieu nous a conçus pour diriger, pour avoir de l’autorité et pour dominer. D’après le livre de la Genèse, vous et moi sommes nés pour être des leaders.

« Dieu dit : Faisons l’homme à notre image selon notre ressemblance, pour qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. » (Genèse 1/26-31)

    1. Être faits à l’image de Dieu signifie que nous avons été créés pour DIRIGER
      Selon le verset 26, nous avons été faits à l’image de Dieu. Qu’est-ce que cela signifie ? La suite de la phrase fournit un indice : « pour qu’il domine ». Être à l’image de Dieu veut dire, pour une part, que nous avons été conçus pour être des leaders et pour régner.
    2. Dieu donna aux êtres humains l’AUTORITÉ sur la terre entière
      Nous devrions être à l’aise avec les deux positions suivantes : être sous l’autorité de Dieu et avoir l’autorité sur le monde. Dieu nous a donné cet appel. Il nous faut découvrir ce que veut dire être leader comme Dieu l’entend.
    3. Si Dieu nous appelle à être leaders, c’est donc que nous avons la CAPACITÉ de l’être
      Dieu ne nous ordonne jamais de faire quoi que ce soit sans nous donner la capacité de le faire. Vous et moi avons la capacité d’être leaders parce que Dieu nous a ainsi créés, et qu’il nous a ordonné de le faire. En fonction des dons et de la personnalité qui sont les vôtres, vous avez la capacité d’être leader dans un domaine donné.« Ce nest pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu. » (2 Corinthiens 3/5)

« Dieu dit : Faisons l’homme à notre image… et qu’il règne sur terre. » (Genèse 1/26)

ÊTRE LE SEL ET LA LUMIÈRE

Dans le Nouveau Testament, Dieu confirme cet appel à influencer les autres.

« C’est vous qui êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, avec quoi le salera-t-on ? Il n’est plus bon qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds par les hommes.

C’est vous qui êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.

Que votre lumière brille ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos œuvres bonnes, et glorifient votre Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 5/13-16)

Le sel influence le goût de la nourriture que nous mangeons. La lumière a une influence sur les lieux où nous vivons. Jésus nous appelle à avoir de l’influence, à briller partout où nous allons. L’apôtre Paul prend ceci très au sérieux quand il dit :

« Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes… » (2 Corinthiens 5/11)

AVOIR LA PERMISSION DIVINE DE DIRIGER

Beaucoup d’entre nous se sentent comme Moïse quand il a fait face à Dieu dans le buisson ardent (Exode 3/4). Il s’est senti incapable, et non préparé à être leader. Et pourtant c’est bien à cette tâche que Dieu l’a appelé !

Beaucoup de leaders potentiels dans la Bible ont eu peur et ont fui leur appel. Il a fallu que Dieu leur donne la permission de le faire.

Tout comme Moïse, nous pouvons dresser une liste des raisons pour lesquelles nous ne sommes pas en mesure d’être des leaders efficaces.

Lorsque Dieu l’a appelé, Moïse a immédiatement formulé cinq excuses pour ne pas être leader.

Observez la manière dont Dieu répond à ces arguments :

      • Première excuse : qui suis-je ? (Exode 3/11)

Moïse avait un problème d’identité. Il ne se sentait pas qualifié. Il pensait que Dieu faisait un mauvais choix.

Réponse de Dieu : « Peu importe qui tu es. Je t’ai appelé. Je suis avec toi. »

      • Deuxième excuse : qui es-tu ? (Exode 3/13)

Moïse avait un problème d’intimité. Il ne connaissait pas assez Dieu pour pouvoir le décrire au peuple. Sa relation avec Dieu n’était pas forte.

Réponse de Dieu : « Je suis celui qui suis. Je suis tout ce dont tu as besoin. »

      • Troisième excuse : et s’ils refusent d’écouter ? (Exode 4/1)

Moïse avait un problème avec l’intimidation. Il craignait la réaction des gens à son égard.

Réponse de Dieu : « Quand j’aurai fini, ils t’écouteront. Aie confiance en moi. »

      • Quatrième excuse : je n’ai jamais été un bon orateur (Exode 4/10)

Moïse avait un problème d’inadéquation. Qui allait le suivre s’il avait de la difficulté à parler ?

Réponse de Dieu : « Devine qui a créé ta bouche ? Je suis la source de tes dons. »

      • Cinquième excuse : je sais que tu peux trouver quelqu’un d’autre (Exode 4/13)

Moïse avait un problème d’infériorité. Il s’est comparé à d’autres personnes plus compétentes que lui et s’est senti inférieur.

Réponse de Dieu : « OK. Je laisse Aaron venir avec toi, mais c’est toujours toi que j’appelle. »


APPLICATION

Quelles excuses avez-vous pour ne pas être un bon leader ?

À votre avis, quelle pourrait être la réponse de Dieu ?


LE LEADERSHIP, C’EST DE L’INFLUENCE

J. Oswald Sanders a été le premier à le dire. Le leadership, c’est de l’influence.

Rien de plus. Rien de moins. C’est influencer autrui pour une cause utile.

Cela ne dépend ni d’un titre, ni d’une position. Il s’agit de saisir une vision de Dieu, et de mobiliser les autres à s’y attacher pour qu’elle devienne réalité. Quand cela se produit, nous avons du leadership dans sa forme la plus pure.

Toute organisation en fait l’expérience un jour ou l’autre, surtout si celle-ci n’a pas de système ou de projet, et qu’il n’y a aucun espoir de progresser. Aujourd’hui beaucoup de régions du monde aspirent désespérément à avoir des hommes et des femmes de Dieu qui soient des leaders efficaces.

Le leader doit obtenir le droit d’être leader, et les autres doivent choisir de le suivre.

Un leader est une personne responsable, une personne qui a une capacité à exercer une influence sur les motivations des autres, de façon à obtenir une adhésion de cœur et un engagement, afin que chacun se mette en mouvement, en action.

L’EPOQUE DES JUGES

Avant de devenir une monarchie et que Saül ne soit désigné pour être roi, Israël a traversé

une période appelée l’époque des Juges. Ce fut un temps de leadership pur.

Chaque juge qui s’est levé a été un pionnier.

Le verset suivant revient plusieurs fois dans le livre des Juges :

« En ce temps-là, il n’y avait point de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon. » (Juges 21/25)

Voici six raisons pour lesquelles cette époque a été intense en matière de leadership :

      1. Le chaos régnait parce quil ny avait pas dantériorité en matière dautorité ou de responsabilité.

      2. Les Juifs étaient environnés dennemis agressifs depuis leur entrée en Canaan.

      3. Il ny avait pas de fonds gouvernementaux pour la défense nationale ou la sécurité territoriale.

      4. Dautres nations influençaient Israël avec leurs idoles et leurs superstitions.

      5. Les héros comme Moïse et Josué étaient morts, et le peuple ne s’attendait pas à recevoir des ordres.

      6. Dynamique ralentie, moralité au plus bas : la croissance était difficile.

Quatorze juges furent leaders d’Israël pendant cette période. Chacun d’eux a commencé à partir de zéro. Ceux dont les actions sont relatées sont : Othniel, Ehoud, Débora, Gédéon, Abimélek, Tola, Yaïr, Jephté, Ibtsân, Élôn, Abdôn, Samson et Samuel.

Pour certains, nous avons plus d’informations que pour d’autres. Cependant, le récit nous fournit un aperçu de l’efficacité avec laquelle ces leaders ont géré la période la plus difficile qu’ait connue Israël. Dans de telles périodes, les leaders doivent revenir aux choses essentielles.

Ces fondements sont clairs pour cette phase de l’histoire d’Israël.

Voici les caractéristiques communes à tous ces juges.

QUALITES DE BASE D’UN LEADER EFFICACE

1. IL A IDENTIFIÉ UN BESOIN

Contrairement à ce que beaucoup pensent aujourd’hui au sujet du leadership, à cette époque le leadership a toujours été déclenché par un besoin. Jamais, dans le livre des Juges, on ne voit quelquun devenir leader parce quil avait envie de prendre une place vacante. Il ny avait pas de postes à pourvoir. Il ny avait ni protocole, ni structure, pas non plus délection de diacres ou de moniteurs décole de dimanche. Si quelquun devenait leader, cétait tout simplement parce quil avait identifié un besoin et appelé dautres à laider pour y répondre.

Tous les juges se sont levés après avoir vu un problème spécifique à résoudre.

OTHNIEL : Il trouva Israël asservi par la Mésopotamie. Il sest mis à recruter et à diriger une armée dHébreux contre le roi. Il a été victorieux. Il sensuivit 40 ans de paix pour Israël.

EHUD : Il a observé les Moabites qui dominaient son peuple, et a décidé quil en avait assez. Il a mené Israël à une victoire éclatante sur Moab. Il sensuivit 80 années de paix.

SHAMGAR : Il est apparu après plusieurs années doppression de la part des Philistins. Le fait davoir tué lui-même 600 soldats philistins a inspiré son armée pour la victoire.

Quand le leadership est pur :

      • Cela commence toujours par un besoin.
      • Ce besoin déclenche une passion dans le cœur d’une personne.
      • Cette personne réagit en réponse au besoin.
      • Cette réaction pousse les autres à coopérer.

APPLICATION

Parmi tous les besoins que vous identifiez autour de vous, lequel touche particulièrement votre cœur ?

Quelle sorte de « spécialiste » êtes-vous appelé à devenir ?

Que ferez-vous avant de mourir ?

Quelle sera votre contribution ?


2. IL A UN DON

Dans chaque cas de l’histoire des Juges, les leaders ont émergé parce qu’ils avaient un don manifeste. Ils possédaient une capacité appropriée au besoin précis du moment. Ils étaient compétents dans un domaine donné. Leur don a permis de résoudre un problème spécifique.

Dans chaque cas, le « don » était de Dieu, même s’il revêtait différentes formes. C’était :

      • Un don spirituel : Samson avait un don spirituel lié à son vœu nazaréen.
      • Un talent naturel : Débora avait un talent naturel de stratégie et de sagesse.
      • Une aptitude acquise : Gédéon et Jephté ont développé leur aptitude à être des leaders avec le temps.

Dieu a mis en chacun de nous quelque chose que nous devons partager avec les autres. En d’autres termes, nous avons tous quelque chose dont tout le monde a besoin. Dès que nous l’avons trouvé, nous commençons à influencer les autres tout naturellement.

Aussi, quand le leadership est pur…

      • Un individu trouve toujours en lui un don.
      • Dès lors, il nourrit et développe ce don.
      • Finalement, ce don est mis en œuvre dans un service.
      • Le don devient une plateforme pour influencer les autres.
      • Tôt ou tard, la personne prospère grâce à son don.

Nous sommes naturellement leaders dans le champ d’action de notre don.

Dans ce domaine précis, nous sommes les plus intuitifs, satisfaits, productifs, naturels, à l’aise, influents.


APPLICATION

Et vous ?

Quel est votre principal don ?

Quelle contribution apportez-vous au corps de Christ qui constituerait le plus grand manque si vous partiez ?

Que savez-vous faire le mieux ?

Votre Église bénéficie-t-elle de ce don ?


3. IL EST ANIMÉ D’UNE PASSION

Au moment où un besoin extérieur vient faire écho à un don intérieur, le leader se met en marche à cause de la passion qui l’anime. Cette personne est irrésistible aux autres ; leleader ne peut pas s’empêcher de la partager avec ceux qui veulent participer. Dans le livre des Juges, plusieurs leaders ont éprouvé cette sorte de réaction intérieure qui déclenche la passion. Voici la recette de la passion.

La passion vient quand les facteurs complémentaires ci-après sont réunis :

      • Des fardeaux – vos intérêts et vos préoccupations.
      • Des convictions – vos valeurs, vos principes et vos croyances.
      • Des dons – vos capacités données par Dieu.
      • Des besoins – vos circonstances désespérées.
      • Des opportunités – l’occasion pour vous de vous impliquer.

La passion compense le manque de ressources. Évidemment, il est bon d’avoir des ressources, mais la plupart des juges manquaient d’argent, d’hommes et de talent au début. Gédéon avait peur. Samson n’avait pas d’arrière-plan moral. Jephté était impétueux.

Il semblerait qu’Ibtsân, Élôn, Abdôn, étaient très âgés. Tout ceci n’arrête pas quelqu’un qui a une passion en lui.


APPLICATION

La passion commence généralement par un intérêt.

Quels sont vos intérêts en matière de leadership et par rapport aux besoins qui se manifestent autour de vous ?

Qu’est-ce qui vous fait pleurer ? Qu’est-ce qui vous met en émoi ? Dans quel sens éprouvez-vous le plus souvent le besoin d’agir ?


4. IL EN INSPIRE D’AUTRES

Les vrais leaders en arrivent toujours au point d’entraîner les autres dans leur passion. Parfois, il leur suffit de trouver d’autres personnes qui ont la même passion. Une chose est sûre, un vrai leader se connecte toujours aux autres. C’est ce qui fait la différence entre un entrepreneur et un leader. Les leaders n’agissent jamais seuls. Ils ont des disciples. Et ils doivent en avoir puisque leur cause les dépasse. Ils ont besoin des autres pour s’en affranchir.

GÉDÉON : Il a eu l’ordre de former une armée et d’attaquer les Madianites. Il a recruté trop de monde, et Dieu a dû réduire son armée pour qu’il ne se vante pas de la victoire ! Ce leader-là a persuadé trop de personnes à le suivre. Si seulement nous avions le même problème !

DÉBORA : Malgré le fait qu’elle était une femme, Débora a pleinement réussi à persuader Israël. Le peuple s’est rallié à tout ce qu’elle avait décidé de faire. Même Barak a insisté pour qu’elle l’accompagne sur le champ de bataille. Il avait compris qui avait de l’influence.

SAMUEL : Le plus fort de tous les juges, il a été le leader le plus influent dans la période entre Moïse et David. Son leadership s’est prolongé sur deux générations. Les jeunes, tout comme les vieux, l’ont écouté. Même les rois ont cherché son aide. Il a oint Saül et David comme rois. Il a été leader des leaders.

Les pratiques qui ont fait leur preuve pour accomplir une tâche :

      • Ce dont on parle est accompli.
      • Ce pour quoi on se forme est accompli.
      • Ce que l’on étudie est accompli.
      • Ce pour quoi on définit un budget est accompli.
      • Ce à quoi l’on fait face est accompli.
      • Ce pour quoi on obtient une récompense est accompli.

APPLICATION

Et vous ?

Qui s’est investi à 100% dans votre leadership ? Qui inspirez-vous ? Les jeunes ou les vieux ? Des leaders ou des disciples ?

Comment persuadez-vous les autres d’entreprendre le voyage avec vous ?

Quand influencez-vous les autres ?

Dans quel domaine les influencez-vous ?


5. IL POURSUIT UN OBJECTIF

Pour finir, on peut observer que chaque juge a réussi parce qu’il poursuivait un but précis. Ils

ont tous avancé dans une direction donnée pour atteindre un objectif spécifique. Aucun juge

n’a désiré maintenir la situation telle qu’elle était.

Chacun savait qu’il avait une mission divine à accomplir. On pourrait aussi appeler cela le « but de sa vie ». Ce but est devenu pour chacun d’eux une responsabilité qui l’a embrasé.

Il serait difficile de séparer le leadership de l’objectif. Je ne peux pas m’imaginer diriger sans un objectif clair donné par Dieu. C’est peut-être pourquoi beaucoup d’Églises ne portent pas de fruits. Il n’y a pas de mission clairement définie et acceptée.

Chez les juges, l’objectif a été :

      • Personnel : il était en parfait accord avec leurs dons et leurs passions.
      • Mesurable : il a nécessité une action pouvant être évaluée.
      • Mémorable : il a été suffisamment spécifique pour qu’on puisse s’en souvenir et l’adopter.
      • Significatif : il a couvert des enjeux nationaux qui traduisent une différence.
      • Mobile : ils pouvaient le mettre en œuvre quel que soit le lieu où ils se déplaçaient.
      • Moral : il était juste. Ils avaient le sentiment que l’atteindre n’était pas seulement une option, mais une réelle nécessité.

DÉBORA : Son seul objectif a été de libérer Israël des mains des Cananéens. Elle a mis au point un plan, trouvé les ressources, ordonné à Barak de prendre la tête de l’armée et, quand il a refusé de mener l’attaque seul, elle l’a accompagné.

ÉVALUATION :

POURSUIVEZ-VOUS VOTRE OBJECTIF ?

COMMENT ÉVALUEZ-VOUS LA SITUATION, POINT PAR POINT, PAR RAPPORT A LA LISTE CI-DESSUS ?


APPLICATION

Quel est votre objectif ?

L’avez-vous clairement défini ?

Les personnes-clés de votre Église sont-elles d’accord avec cet objectif et la manière de le poursuivre ?


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