Ceci n’est pas le Christ

Par Benjamin GABELLE, prédicateur dans l’assemblée de Wasselonne (67)

Jean 14/6

Ce que la Bible dit :

« Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. »

Ce que la Bible ne dit pas :

« Jésus lui dit : Je donne le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. »

Vous connaissez certainement l’un des étonnants tableaux du peintre surréaliste belge René Magritte. On y voit le dessin d’une pipe au-dessus d’une légende disant : « Ceci n’est pas une pipe. » Le tableau s’appelle La trahison des images. La leçon est simple et relativement basique : la représentation d’une chose, même très fidèle, ne saurait être cette chose. Ainsi, il est vrai de dire qu’une toile représentant une pipe n’est en rien une pipe, ça serait un abus de langage.

Et si nous appliquions cette méthode de pensée à notre rapport au Christ ? Qu’en est-il de notre vision de Jésus ? Qui dit-on que Jésus est ? Représentation ? Réalité ?

Jésus a dit de lui-même qu’il est le chemin, la vérité et la vie. Dire que le Seigneur est venu sur terre pour nous donner le chemin, la vérité et la vie n’est vrai que parce que Jésus s’est donné lui-même. Dieu ne nous a pas offert son Fils afin qu’à son tour Jésus nous offre des bénédictions. C’est lui la bénédiction. Il est paix, il est amour ; Jésus ne donne rien de plus que lui-même. Dieu est le sauveur, Jésus est le salut. Dieu est le médecin, Jésus est la guérison. Dieu est le guide, Jésus est le chemin.

« Vous avez tout pleinement en lui (Christ). » (Colossiens 2/10).

Prenons garde de ne pas connaître Jésus seulement par des paroles, des explications ou des lectures. Il est la vérité, et nos yeux peuvent être ouverts sur cela. Présenter une pipe à quelqu’un en lui montrant la toile de Magritte est insuffisant, c’est même quelque peu mensonger. Jésus n’est pas un tableau que j’observe et que je peux présenter à mon prochain. Il est vivant et veut se révéler comme tel. Que nos esprits puissent s’ouvrir et que nos yeux soient rendus capables de voir Christ.

Parfois, l’idolâtrie est ostentatoire, évidente et provocante, mais parfois, elle se cache dans de la falsification ou dans la reproduction. Souvenons-nous du passage du veau d’or durant l’exode d’Israël. Ils n’ont pas adoré un dieu égyptien, ils n’ont pas créé un nouveau dieu. C’est bien l’Éternel qu’ils voulaient adorer. Leur faute a été de faire une représentation de Dieu : une toile qui représentait Dieu, comme une réponse à leur impatience face à la lenteur de Moïse.

Notre cœur est peut-être un musée rempli de toiles représentant Jésus. Ce que l’on connaît de lui, ce que l’on espère qu’il est, ce que l’on nous a dit qu’il était, etc.

Ayons le courage d’arpenter notre musée intérieur, avec l’assistance du Saint-Esprit, pour ajouter sur chacune de ces toiles la légende suivante : « Ceci n’est pas Jésus-Christ. » C’est un exercice rebutant mais libérateur, qui pourra laisser place à celui qui est la vérité, celui qui libère.

À méditer !

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Suis = Eimi [i-mee’] (strong n°1510)

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