ACTION MISSIONNAIRE : Conseiller en traduction, un rôle clé !

Par Eva SANCHES SILVA,
missionnaire AM, conseillère en traduction avec SIL RCA

Vous êtes-vous déjà demandé en quoi consiste le rôle de conseiller en traduction ? Eva Sanches Silva, missionnaire de l’AM et conseillère en traduction avec SIL RCA, nous explique son travail et son parcours.

Son rôle

Le/la conseiller(e) en traduction est souvent engagé(e) dans plusieurs projets de traduction de la Bible en différentes langues. Il n’habite pas nécessairement dans la région où la langue est parlée, mais il fait la tournée des différents projets.

Son profil

Spécialiste en linguistique, en exégèse biblique et en traduction, il connaît les langues bibliques et il a une grande expérience du travail de traduction. Il aide aussi l’équipe de traduction à comprendre le texte au plus près du sens original.

Même s’il ne parle pas la langue réceptrice, il doit connaître les traits principaux et les structures de base de la famille linguistique à laquelle appartient la langue en question.

Ses activités

Le/la conseiller(e) en traduction collabore à la formation des membres de l’équipe de traduction. Lors de ses visites, il examine la traduction avec les traducteurs, propose des solutions aux problèmes qui se présentent et des corrections pour améliorer la traduction.

Il participe à la vérification de la traduction et s’assure que sa qualité est bonne avant qu’elle ne soit envoyée à l’éditeur.

Il donne des conseils à l’équipe sur la manière de présenter le manuscrit pour qu’il corresponde aux exigences de l’éditeur.

Chaque projet est différent, ainsi que les dons et les compétences des personnes qui y sont associées.

Dans certains cas, une seule et même personne remplira à la fois deux rôles, ou plus. Dans d’autres cas, la répartition du travail ne sera pas la même.

Les milieux dans lesquels les projets de traduction se poursuivent sont également différents. Dans certaines régions, les Églises sont bien établies et les chrétiens sont actifs. Dans d’autres régions, les Églises sont très jeunes ou même inexistantes. Le projet est donc organisé en fonction de la situation sur place.

Ses qualités interpersonnelles

Le/la conseiller(e) en traduction se doit de développer des qualités, des compétences interpersonnelles comme l’écoute et la communication avec des collègues de cultures, d’arrière-plan, de contextes multilingue et multiculturel très différents du sien.

Il/Elle se doit à chaque séance de vérification de s’assurer d’être à l’écoute de l’équipe, de communiquer ses idées et/ou faire une recommandation d’une manière appropriée et pertinente tant au niveau du contenu que culturellement parlant. Il est aussi important de faire attention à ne pas blesser, ne pas exclure quelqu’un, être sensible aux émotions et sentiments des autres.

Il/Elle doit inspirer le respect et la confiance des membres de l’équipe.

Il faut savoir, ou apprendre, à encourager de manière adaptée et appropriée, selon l’interlocuteur, en manifestant un profond respect.

Les réalités du terrain

Il arrive que les personnes avec lesquelles le/la conseiller(e) en traduction collabore soient traumatisées par des événements liés à l’histoire du pays où à leur histoire personnelle. Cela a un grand impact sur leur capacité de concentration. Les raisons ou sources de traumatisme sont diverses en Afrique francophone : une trahison, un rejet, des croyances culturelles, un conflit, un déplacement de la population, car on vit en zone de guerre, des maladies, des décès multiples, ou encore le fait d’avoir vécu des scènes de guerre, qui laissent des images traumatisantes, cauchemardesques.

Si les conseillers ont à leur disposition quelques outils pour reconnaître, puis aider, ceux qui sont traumatisés, cela peut améliorer le bien-être de l’équipe et faciliter la tâche pour arriver à faire du bon travail.

Nous pouvons également trouver ce genre de traumatismes dans nos ministères en France.

Nous devons être à l’écoute des besoins de notre entourage, des émotions, des sentiments de nos collaborateurs, de nos collègues.

En faisant cela le/la conseiller(e) en traduction laisse un bon impact, un bon témoignage.

Bien sûr il/elle veillera à être un exemple dans sa vie personnelle, familiale, dans la gestion de son temps, de son travail.

Il y a le côté académique et le côté interpersonnel qui se complètent pour un ministère oh combien important. Il permet à plusieurs d’avoir accès à la parole de Dieu, d’entendre Dieu leur parler dans la langue de leur cœur, d’être changés, transformés, pour impacter à leur tour d’autres vies.


Eva Sanches – Son parcours

    • Naissance au Cap Vert et enfance au Portugal- Arrivée en France à 14 ans
    • Licence Langues et Civilisations Étrangères Portugais – Faculté des Lettres d’Aix-en-Provence
    • Appel de Dieu pour la traduction en Mission
    • 2004 : Membre de Wycliffe France (anciennement Association Traduire la Bible)
    • 2005-2007 : Licence de Théologie – Faculté de Vaux sur Seine
    • 2008 : Départ pour le Mali, puis le Sénégal – (12 ans) Action Missionnaire et Association Traduire la Bible
      2020-2023 : Master en Théologie – Université Aix-en-Provence
    • Depuis 2023 : conseillère en traduction avec SIL RCAultures, d’arrière-plan, de contextes multilingue et multiculturel très différents du sien.

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