Catherine BOOTH-CLIBBORN
Fille aînée de William Booth (le fondateur de l’Armée du Salut), Catherine Booth, celle que les titis parisiens surnommèrent « La Maréchale », a 23 ans quand, avec deux jeunes compagnes, elle lance en février 1881 l’Armée du Salut en France.
En 1882, elle pénètre en Suisse pour y faire aussi œuvre de pionnière. Pendant quatorze ans, elle dirige cette organisation en France et en Suisse avec celui qu’elle épouse en 1887, Arthur Sydney Clibborn, dont elle a dix enfants. Après un long ministère en divers pays, elle décède à l’âge de 97 ans. « Le christianisme, c’est de l’héroïsme », disait Catherine Booth. Elle parlait par expérience. Sarcasmes, chahut, coups, saccage de salles et de biens, blessures mortelles, rien n’a été épargné aux premiers témoins de l’Armée du Salut en France et en Suisse.
En 1895, Catherine écrit un ouvrage en deux volumes intitulé Miracles. Elle y raconte des dizaines de sauvetages d’ordre physique et moral. Des fils prodigues, des prostituées – pour lesquelles trois centres de relèvement seront ouverts -, des buveurs, des adultères, des fugueurs, des mères célibataires, des chômeurs, des orphelins, des jeunes filles arrivant à Paris et cherchant un logement, des vagabonds, tous ceux-là et d’autres encore vont pouvoir, en quelques années, recevoir un secours. Comme son père en Angleterre, Catherine fut sur le continent l’initiatrice de cette œuvre. Elle en avait l’étoffe.
Catherine les exhortait ainsi : « Pour ce qui concerne votre propre vie spirituelle, il faut que vous possédiez la sainteté, que vous soyez sauvés de tout, non seulement du mensonge, du vol ou de la colère, mais de l’envie, de la jalousie, de la mauvaise humeur, de la timidité, de l’esprit de critique, de la recherche de soi-même et toutes ses formes. Vous ne pouvez pas combattre le péché avec succès au-dehors tant qu’il existe encore au-dedans… Une fois sanctifiés, vous devez être baptisés de l’Esprit. Que chacun recherche ce baptême, cette onction d’en haut, avant de se lancer dans la bataille… »
Avant de quitter la France pour poursuivre son combat en Hollande, l’anglaise Catherine Booth disait : « La France possède en elle des éléments n’appartenant au même degré à aucun autre peuple de la terre : un élan, une générosité, une capacité de s’élever jusqu’au sublime là où elle est convaincue. Elle est sincère, enfant si vous le voulez ; terriblement indulgente pour tolérer le vice, mais inexorable jusqu’au dédain pour l’hypocrisie… Dire que cette nation ne veut pas de religion est une erreur, mais elle veut la vraie. «
Après leur conversion au Pentecôtisme en 1906, qui va les couper de leur famille, les Booth-Clibborn continueront jusqu’à la fin à prêcher ensemble et à évangéliser, en Europe, aux États-Unis et en Australie.
Quoi que l‘on puisse penser de l‘Armée du Salut dans ses œuvres d‘aujourd‘hui, il n‘en demeure pas moins que ces pionniers, par leur engagement, leur amour des plus bas tombés, ont été des témoins puissants de l‘Évangile.
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