Êtes-vous un compétiteur pour Christ ?

Par Benjamin LAMOTTE-AUGRIS, pasteur à Anthony

À l’heure où les Jeux Olympiques se préparent, et alors que je n’aime pas forcément la sphère du sport, le Seigneur me pousse à vous faire entendre son appel pour chacun d’entre nous.

« Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins. » (1 Timothée 6/12)

Nous connaissons bien ce verset, et lorsque les épreuves s’abattent dans la vie d’un frère, d’une sœur en Christ, nous pouvons l’encourager à résister, à ne rien lâcher, à combattre. C’est le lot de chacun d’entre nous tant que nous sommes sur terre. Le plein repos, la fin de la course se trouve dans la vie d’après.

« J’ai combattu le bon combat (agon), j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservée ; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement. » (2 Timothée 4/7-8)

J’aimerai m’attarder sur ce mot grec : agon. L’agon désignait toute forme de compétition dans le domaine littéraire (notamment le théâtre), artistique ou sportif. C’est donc un concept connu de l’époque, que Paul emploie comme image pour évoquer un principe spirituel.

Paul dit qu’il a combattu la bonne compétition, il a choisi la bonne compétition, il a achevé la course. Il y a une notion d’efforts, mais aussi l’importance de bien choisir ce qu’on veut pour notre vie. Courir avec Christ pour saisir Christ et la vie éternelle.

J’ai couru des courses parallèles. Même en tant que pasteur, nous pouvons courir, travailler pour Dieu, pour l’Église mais nous perdons l’objectif de saisir la vie éternelle !

Ce mot grec se retrouve dans Hébreux 12/1-3, où il est traduit par carrière ou épreuve. Voici la version Semeur :

« C’est pourquoi, nous aussi qui sommes entourés d’une telle foule de témoins, débarrassons-nous de tout fardeau, et du péché qui nous cerne si facilement de tous côtés, et courons avec endurance l’épreuve (agon) qui nous est proposée. Gardons les yeux fixés sur Jésus, qui nous a ouvert le chemin de la foi et qui la porte à la perfection. Parce qu’il avait en vue la joie qui lui était réservée, il a enduré la mort sur la croix, en méprisant la honte attachée à un tel supplice, et désormais il siège à la droite du trône de Dieu. Pensez à celui qui a enduré de la part des hommes pécheurs une telle opposition contre lui, pour que vous ne vous laissiez pas abattre par le découragement. »

Après la lecture de ces versets, prenez l’image de l’arène de jeux pour votre vie tout entière. Depuis que vous avez choisi de suivre Jésus, vous êtes passé du spectateur au coureur. Et le monde vous regarde. Les voisins, les collègues, la famille, cette nuée de témoins. Ce n’est pas de tout repos, il y a des épreuves sur le parcours mais vous ne courez pas en vain. Il y a un objectif, un prix, une vocation céleste magnifique.

Et celui qui vous encourage, qui vous attend en bout de course, c’est Christ, sur qui vous gardez les yeux à chaque instant pour ne pas défaillir ou vous arrêter. Cela peut nous arriver lorsque nous perdons l’objectif, lorsque nous commençons à regarder ce qui se passe autour de nous.

« Vous couriez bien : qui vous a arrêtés, pour vous empêcher d’obéir à la vérité ? Cette influence ne vient pas de celui qui vous appelle. » (Galates 5/7-8)

Ces images sportives de l’apôtre Paul nous montrent combien la vie chrétienne nécessite de l’endurance. Les jeux de son époque étaient principalement composés d’un pentathlon. Cinq épreuves, dont la course que nous avons parcourue plus haut. L’apôtre aborde également la lutte (orthepale) que l’on retrouve dans ce verset :

« Car nous n’avons pas à lutter (pale) contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » (Ephésiens 6/12).

Les épreuves sont exigeantes mais pas insurmontables. La Bible nous dit que Dieu nous donne toujours le moyen d’en sortir. Voyons donc chaque difficulté comme un défi au travers duquel nous allons progresser, apprendre, tenir, pour atteindre l’objectif divin de faire de nous des hommes à la stature parfaite de Christ, qui n’a pas lâché au moment de la croix.

Nous retrouvons d’ailleurs le terme agon au moment de l’épreuve de Gethsémané :

« Étant en agonie (agonia), il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre. » (Luc 22/44).

Cette expérience nous amène à comprendre qu’il nous faut abandonner notre volonté personnelle si nous voulons vivre la vie que Dieu a prévu pour nous. Une grande partie du combat se passe alors aux pieds du maître, en se tenant dans la prière avec lui, en laissant l’Esprit-Saint nous remplir pour fortifier notre esprit et combattre notre faible chair.

Le dépouillement de nous-mêmes nous permettra de remporter l’épreuve de la porte :

« Efforcez-vous (agonizomai) d’entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer, et ne le pourront pas. » (Luc 13/24).

Oui, nous choisissons de laisser nos attaches terrestres pour des récompenses célestes. Nous nous abstenons parfois du bon de ce monde pour le meilleur que nous promet le créateur.

« Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu’un seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter. Tous ceux qui combattent (agonizomai) s’imposent toute espèce d’abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible ; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible. Moi donc, je cours, non pas comme à l’aventure ; je frappe, non pas comme battant l’air. Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d’être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres. » (1 Corinthiens 9/24-27)

Mais nous le savons, c’est dur de tenir tout seul. Nous avons besoin les uns des autres pour pouvoir courir ensemble. Génération après génération, et avec toutes les générations réunies en ce qui forme l’Église, nous nous passons le témoin de cette foi inébranlable. La première dimension du mot agon étant l’assemblée, ne restons pas seuls dans nos combats.

Nous choisissons d’avoir des protagonistes, des coureurs de la foi, à l’instar de la liste d’Hébreux 11, plutôt que des antagonistes, qui voudraient nous convaincre de l’inutilité de cette course.

Et nous ne connaissons que trop le principal protagoniste qui se présente pour détruire le plan parfait.

« Quoi qu’il en soit, menez une vie digne de l’Évangile du Christ, en vrais citoyens de son royaume. Ainsi, que je vienne vous voir ou que je reste loin de vous, je pourrai apprendre que vous tenez bon, unis par un même esprit, luttant ensemble d’un même coeur pour la foi fondée sur la Bonne Nouvelle, sans vous laisser intimider en rien par les adversaires. C’est pour eux le signe qu’ils courent à leur perte, et pour vous celui que vous êtes sauvés. Et cela vient de Dieu. Car en ce qui concerne le Christ, Dieu vous a accordé la grâce, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui. Vous êtes en effet engagés dans le même combat que moi, ce combat que vous m’avez vu soutenir et que je soutiens encore maintenant, comme vous le savez. » (Philippiens 1/27-30) 

À quoi sert l’Église ? À combattre ensemble, à tenir ensemble, à s’encourager, alors que les adversaires nous regardent, alors que le monde nous regarde. La première dimension du mot agon, c’est l’assemblée. L’Église, c’est une assemblée différente. Nous luttons ensemble !

Choisissez bien votre course ! Est-ce celle de l’effort personnel, du mérite ? Est-ce celle de la foi ? Vous laisserez-vous arrêter par des réalités de terrain, par des épreuves, par des décourageurs, des moqueurs ?

Entourez-vous bien et persévérez, car le jeu en vaut la chandelle :

« Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. » (Matthieu 24/13).

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