De Munich à Paris, je cours vers le but !

Par Pascal VERMES

En quittant Munich en septembre 1972, je savais que ce Jésus dont on m’avait parlé en sortant du stade olympique était bien réel. C’était l’heure désormais d’apprendre à le connaître, de marcher avec lui. Je n’avais que 19 ans.

D’abord les études !

À l’université, quelques semaines après les jeux, c’est grâce à un groupe biblique régulier, se réunissant dans une chambre d’étudiant, que j’ai découvert la richesse de la Bible et son message de salut pour tous. Puis ce fut l’armée, toujours obligatoire à cette époque. Un temps de séparation et d’isolement qui ne fut pas toujours simple à gérer.

L’heure du choix

C’est au retour de l’armée que l’heure du choix arriva. Trouver un emploi en 1976 était déjà un petit défi, tout de même facilité par l’Agence pour l’Emploi de l’époque.

Au moment de prendre un bon poste dans un service de ressources humaines, j’ai eu comme un doute. Étais-je prêt pour le grand monde de l’entreprise ?

Décidant que non, je me suis retrouvé soudeur dans un atelier de métallurgie. Et là, dans ma chambre de jeune travailleur, j’ai lu un livre qu’une sœur m’avait remis au hasard d’une rencontre du groupe biblique universitaire que je continuais de fréquenter : Le défi chrétien de George Verwer.

Dieu devint très proche. La promesse de Jésus à Pierre, après la rencontre avec le jeune homme riche (Marc 10/29-30), me parlait particulièrement. Quitter ses terres, sa famille, sa maison, pour le royaume… J’avais neuf frères et sœurs à cette époque et j’étais le petit dernier.

Le choix fut fait, et, après avoir pris contact avec le diffuseur du livre, Opération Mobilisation, je me suis engagé pour une campagne de formation à l’évangélisation en juillet 1976. Le projet était de partir un mois.

Nous sommes d’abord partis à Toulouse, puis à Tarbes, où nous frappions aux portes et prêchions en plein air dans la ville. Je tremblais souvent, mais j’apprenais à témoigner.

Au terme de l’été trop chaud de 1976, la question se posa : et maintenant ?

Entrée dans le service à long terme

Opération Mobilisation a proposé un programme de formation d’un an, en relation avec une Église locale. J’y suis, j’y reste !

Un an, puis deux, puis trois, enfin onze années à découvrir la joie du service, dans l’évangélisation et le bureau de soutien logistique aux autres équipes. J’ai vu la promesse de Dieu se réaliser : les neuf frères et sœurs que j’avais laissés à la maison se comptaient désormais par centaines dans les nombreuses équipes que je côtoyais chaque année. J’ai rencontré mon épouse en 1983 et nous sommes restés ensemble dans le service jusqu’en 1987.

Tentative de retour dans le grand monde

Je souhaitais désormais retourner dans le grand monde et reprendre une vie plus normale. Ce un grand virage m’a conduit sur un chantier comme manœuvre pendant plusieurs mois. Pas si simple de retrouver un job à l’époque. Mais le Seigneur veillait.

Les portes se fermaient et la tension montait, surtout que nous avions deux petites filles à nourrir.
Mais, au mois de mars 1989, le téléphone a sonné : l’association SEL (Service d’Entraide et de Liaison) recherchait une personne-liaison pour assurer les expos-ventes de produits artisanaux dans les églises.

Une nouvelle aventure a commencé qui m’a emmené aux quatre coins de la France pour parler des besoins des artisans des pays du Sud d’abord, puis des enfants. En 2000, je suis devenu responsable du service parrainage. Les horizons se sont élargis et j’ai découvert les ressources de l’Église universelle, à l’œuvre dans des conditions vraiment difficiles. Mais le Seigneur aime les pauvres et les enfants en particulier.

Dernières étapes

2012 est une autre année charnière qui coïncidait avec le mariage de notre fille. À 60 ans, il était encore temps de changer. J’ai donc quitté le navire SEL pour l’inconnu.

Mes recherches m’ont mené à 2 km de notre maison, dans la maison-mère de l’association Emmaüs fondée par l’Abbé Pierre. Ils avaient besoin d’un vendeur de vieilles cartes postales et de vieux papiers en tous genres.

Un monde nouveau s’est ouvert à moi, cette fois-ci en France : la marge. La communauté Emmaüs est, en quelque sorte, la ville refuge que nous trouvons dans l’Ancien Testament, où les hommes et femmes en fuite trouvent un peu de sécurité et de chaleur.

Cette année 2013 aura été la transition vers la dernière étape, car j’ai appris qu’on cherchait de l’aide à la Mission parmi les sans-logis à Paris. Il s’agissait de servir pour la domiciliation administrative des SDF de la capitale. Là, ce fut la rencontre directe avec la misère de nos rues. Le décès précipité du directeur de l’œuvre, me conduisit à prendre la direction de l’association. Cinq années consacrées à l’accueil de la misère du monde, au nom de Jésus.

Loin d’être une sinécure, l’expérience a révélé que mon cœur a encore beaucoup de choses à apprendre en matière d’amour et d’abandon de soi.

Je cours vers le but ! Les jeux olympiques à Paris en 2024, c’était l’heure de se lever et de participer à ce magnifique projet, pour dire tout simplement que le Jésus de Munich est toujours aussi fidèle et qu’il le restera, bien au-delà de 2024 à Paris.

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