VERSUS : Chrétiens (Actes 1/8)
Par Benjamin GABELLE, prédicateur dans l’assemblée de Wasselonne (67)
Ce que la Bible dit :
« Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. »
Ce que la Bible ne dit pas :
« Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous donnerez votre témoignage à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. »
« Mes témoins »
En grec, le mot témoin se dit martus, et a donné le mot martyr. Au premier abord, nous pourrions conclure que Jésus a volontairement utilisé ce mot pour faire comprendre aux disciples que le travail sera dur. Cette pensée est d’ailleurs présente tout au long des évangiles, mais ici ce n’est pas le cas. Dans d’autres textes du nouveau testament, le mot « témoin » est à nouveau utilisé, mais l’aspect martyr n’est jamais vraiment présent. On peut donc considérer que c’est après sa mise en pratique par les premiers chrétiens que la définition du mot a changé.
Le témoignage des chrétiens du premier siècle était tellement intégral et absolu, même face à la persécution, qu’il a été à l’origine d’un nouveau mot. Les témoins sont devenus des martyrs en acceptant la souffrance pour attester de la vérité de la religion chrétienne, si bien que la définition même du mot a complètement changé jusqu’à aujourd’hui.
Finalement, pour les premiers chrétiens, être un témoin revenait à suivre Christ jusque dans la mort, puisqu’ils n’étaient pas plus grands que leur maître (Matthieu 10/24). Les témoignages de l’époque relatent que les membres des premières Églises entraient dans les arènes du cirque en chantant face aux lions. Dix-huit siècles plus tard, les nouveaux prédicants du désert quittaient parfois les Cévennes durant quelques mois pour être formés en Suisse, « à la parole de Dieu et au martyre ». *
Tout cela est très grandiloquent, mais il y a derrière ces choses un mystère passionnant qui nous fait reconsidérer cette grande mission laissée par le Christ à ses enfants. Peut-être que pour être témoins, il faut de l’entièreté. Une entièreté qui nous fera expliquer par des mots l’œuvre de salut que Jésus a faite pour nous, mais surtout qui nous fera marcher aux yeux de tous, face à la mort à nous-même, exemplaires, en chantant. On comprend alors la nécessité de recevoir premièrement une puissance sans laquelle devenir un véritable martus sera tout bonnement impossible. Et, là encore, l’ordre des choses est important.
Depuis que ce terme a commencé à être utilisé à Antioche (Actes 11/26), être un chrétien n’a jamais voulu dire autre chose.
« Mais si quelqu’un souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom. » (1 Pierre 4/16).
À méditer.
(*) Lire Monsieur Paul de Lucie Rauzier-Fontayne chez La Cause.
Témoins = Martus [mar’-toos] (strong n°3144)
Puissance = Dunamis [doo’-nam-is] (strong n°1411)
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