VERSUS : Suivez le guide (Marc 1/12)
Par Benjamin GABELLE, prédicateur dans l’assemblée de Wasselonne (67)
Ce que la Bible dit :
« Aussitôt, l’Esprit poussa Jésus dans le désert. »
Ce que la Bible ne dit pas :
« Aussitôt, Satan poussa Jésus dans le désert. »
Les trois premiers Évangiles relatent avec plus ou moins de précision l’épisode du baptême de Jésus dans le Jourdain. Parmi les détails que chaque évangéliste relate, il y a un point qui pourrait passer inaperçu si l’on n’y prend pas garde. Matthieu, Marc et Luc prennent le temps de préciser que Jésus fut tenté par le diable dans le désert en y étant conduit par l’Esprit dont il venait d’être revêtu. Ce minuscule détail est d’une importance capitale pour Jésus et pour nous qui voulons marcher dans ses pas.
Même vers l’épreuve, ce n’est pas le diable qui conduit Jésus, c’est l’Esprit. La Bible ne dit pas ici qu’un chrétien né de nouveau et revêtu du Saint-Esprit ne sera jamais confronté à Satan. Cette petite phrase nous présente le rapport nouveau que Dieu veut proposer à ses enfants face à l’épreuve. Si cette pensée est adossée au commencement du ministère public de Jésus, ce n’est pas pour rien.
Lors de son baptême, Jésus choisit la soumission au Père et reçoit directement l’approbation du ciel. Jusque-là rien d’étonnant. La marche merveilleuse du Messie pouvait alors commencer, de l’eau attendait d’être changée en vin, des malades et des possédés attendaient d’être délivrés, des fardeaux attendaient d’être abandonnés et surtout, des cœurs attendaient de renaître, mais il leur fallait patienter encore un peu. C’était sans compter sur la providence divine. Le vocabulaire choisi, « aussitôt » et « conduisit », marque bien cette impression de conséquence très immédiate.
Cette expérience de Jésus ne doit pas nous rebuter, mais elle peut au moins questionner notre motivation à recevoir le Saint-Esprit. Paul écrira aux chrétiens de Corinthe qu’il est bon de vouloir les dons de l’Esprit, mais qu’il faut que ce soit pour l’édification de l’Église (1 Corinthiens 14/12). La première chose que produit cette expérience est d’amener son nouvel hôte à un nettoyage complet dans le désert. Vouloir l’Esprit est une chose bonne et indispensable, mais notre désir doit être épuré afin qu’il ne soit pas utilisé pour notre propre volonté.
Vous remarquerez que, dans ce cas de figure, Jésus n’a pas immédiatement chassé Satan, comme il le fera à de nombreuses reprises durant les trois années suivantes. Cela introduit donc la notion de discernement. Discerner les temps, les gens, les paroles, les motivations, voilà une compétence spirituelle à laquelle chacun devrait aspirer ardemment. Savoir quand combattre ou renoncer, parler ou se taire, agir ou regarder, argumenter ou fuir, c’est là un trésor immensément utile pour tout enfant de Dieu qui fait profession de servir Dieu.
Jésus ne s’est pas contenté d’un seul passage au désert, les Évangiles racontent ses quotidiennes connexions avec le ciel. Il avait un besoin permanent d’être relié à la source pour ne jamais s’empoisonner. Souvenez-vous de la manne que Dieu offrit aux Hébreux, elle n’était comestible que pour la journée en cours, sauf pour le jour du repos (Exode 16).
Les dons de Dieu ne se stockent pas, ils se renouvellent. À nous de connaitre le lieu secret de cette source inépuisable, à nous d’en baliser le chemin et d’y bâtir un autel pour venir nous y désaltérer le plus souvent possible.
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