Soyez dans la joie

Par Gérard Fo, pasteur retraité

« Au reste, frères, soyez dans la joie, perfectionnez-vous, consolez-vous, ayez un même sentiment, vivez en paix ; et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. » (2 Corinthiens 13/11)

LA JOIE DE SON PROPRE SALUT

Les exemples donnés par les Écritures sont clairs : ceux qui ont rencontré Jésus ont été heureux de cette expérience.

Ainsi Zachée, après être descendu de son arbre, l’a reçu avec joie (Luc 19/6) et les disciples d’Emmaüs, après l’avoir adoré, sont retournés à Jérusalem avec une grande joie (Luc 24/52).

Le berger éprouve également de la joie quand il retrouve la brebis perdue. Philippe, l’un des tous premiers missionnaires, partit pour évangéliser la Galilée. Son message était on ne peut plus simple, puisqu’il y prêcha le Christ. Les foules étaient attentives à ce qu’il disait, non à cause de sa grande éloquence, mais parce qu’il chassait les esprits impurs et guérissait les infirmes.

Résultat : « Il y eut une grande joie dans cette ville » (Actes 8/8).

Oui, le salut est une source de joie, pour celui qui l’annonce et pour celui qui l’expérimente.

L’Évangile est vraiment la Bonne Nouvelle.

LA JOIE DU SALUT DES AUTRES

La jeune Église d’Antioche rencontrait un problème : des hommes venant de Judée affirmaient que, pour être vraiment sauvés, les nouveaux convertis devaient être circoncis selon le rite de Moïse. Cet enseignement aurait pu devenir une catastrophe pour les nouvelles Églises. Paul et Barnabas eurent avec eux un vif débat, puis ils montèrent à Jérusalem pour y rencontrer les apôtres et les anciens.

Leur long voyage présenta un avantage appréciable : ils racontèrent de nombreux témoignages de la conversion des païens. Si des discussions très argumentées auraient pu entretenir la division des esprits, les nouvelles rafraîchissantes qu’ils apportèrent alors furent une source d’encouragement. « Ils causèrent une grande joie à tous les frères. » (Actes 15/3).

Ils vécurent ainsi cette parole de Salomon :

« Comme de l’eau fraîche pour une personne fatiguée,

Ainsi est une bonne nouvelle venant d’une terre lointaine » (Proverbes 25/25).

Une bonne nouvelle doit donc être largement répandue.

LA JOIE DE L’EXAUCEMENT

Jusqu’alors les disciples, dans leurs prières, n’avaient rien demandé à leur Père céleste au nom de Jésus son Fils : « Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom. »

Il est donc possible de ne rien obtenir, tout simplement parce que l’on n’a rien (ou mal) demandé : « En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. »

Cet exaucement est promis et il est accompagné de la double promesse : « En vérité, en vérité, je vous le dis, demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite. » (Jean 16/24).

Et c’est ici que nous retrouvons le thème récurrent de la joie parfaite dans l’exaucement des prières.

LA JOIE COMME REMÈDE

« Un cœur joyeux est un bon remède, mais un esprit abattu dessèche les os. » (Proverbes 17/22).

Dans la vie courante, et selon la logique, on peut dire exactement le contraire. Le fait d’avoir trouvé une solution à nos problèmes et la fin de nos souffrances nous amène à espérer le départ d’une vie heureuse.

Notre cœur est bien comme une source : celui qui vit la paix par le pardon de Dieu ne pourra que trouver santé et équilibre : « Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. » (Proverbes 4/23).

LA JOIE DE DIEU EST NOTRE FORCE

Le peuple se rassembla pour écouter la lecture publique et solennelle de la loi de Dieu, avec l’aide du scribe Esdras. En entendant ces paroles de Dieu, ils furent tous bouleversés et se mirent à pleurer. Ils mesuraient combien ils avaient négligé d’obéir aux divins commandements.

Mais les larmes de repentance les ont conduits vers le pardon et l’amour de Dieu. Finalement, comme le dit Néhémie : « Ce jour est consacré à notre Seigneur ; ne vous affligez pas car la joie de l’Éternel sera votre force. » (Néhémie 8/10).

Quand la parole de Dieu est bien comprise, elle conduit l’enfant de Dieu dans une vie de victoire et de joie.

Le jour où le croyant abandonne ses mauvaises voies est un jour de défaite pour l’ennemi de nos âmes : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous. » (Philippiens 4/4).

La joie est un des grands thèmes de l’épître aux Philippiens.

Le mot ou le verbe sont employés seize fois.

LA JOIE ET LE SAINT-ESPRIT

« Mais les Juifs excitèrent les femmes dévotes de distinction et les principaux de la ville ; ils provoquèrent une persécution contre Paul et Barnabas, et ils les chassèrent de leur territoire. Paul et Barnabas secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds, et allèrent à Icone, tandis que les disciples étaient remplis de joie et du Saint-Esprit. »

Essayons d’imaginer : ils avaient contre eux les femmes dévotes de distinction, les pires des opposants… Dans un contexte de violence et de persécution, les chrétiens peuvent ressentir de la joie, qui est une plante poussant dans un climat hostile (Actes 13/50-52 LSG).

Ces deux mots « joie » et « Saint-Esprit » sont réunis dans une situation improbable, duo paradoxal faisant taire les plus pessimistes. Ils ont reçu la parole au milieu de beaucoup d’afflictions avec la joie du Saint-Esprit (1 Thessaloniciens 1/6).

Pensons à la bénédiction donnée au Fils de Dieu : « Tu as aimé la justice, et tu as haï l’iniquité ; c‘est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint d‘une huile de joie au-dessus de tes égaux. » (Hébreux 1/9).

LA JOIE DU SERVICE

Après avoir largement mentionné tout ce que nous pouvons recevoir de Dieu, il est bon de penser à tout ce que nous pouvons lui apporter. Une réflexion trop rapide pourrait nous amener à conclure que Dieu étant le Tout-Puissant, il possède tout et n’a besoin de rien, surtout venant de misérables créatures comme nous.

Pourtant l’impératif de ce verset 2 du psaume 100 est clair ″Servez l’Éternel″, mais pas de n’importe quelle manière : non par contrainte, ni par crainte d’être puni si nous obéissons à contrecœur, ″Servez l’Éternel avec joie″. Dieu n’est pas un maître esclavagiste qui vient à nous avec des listes d’interdictions ou des menaces.

Car Dieu est un maître bon et sage et c’est lui que nous devons servir :

« Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. » (Matthieu 6/24).

« Pour n’avoir pas, au milieu de l’abondance de toutes choses, servi l’Éternel, ton Dieu, avec joie et de bon cœur, tu serviras, au milieu de la faim, de la soif, de la nudité et de la disette de toutes choses, tes ennemis que l’Éternel enverra contre toi. » (Deutéronome 27/47-48).

Servir Dieu dans la joie ou servir nos ennemis dans la tristesse ?

Ce choix crucial nous appartient :

« Choisis la vie, afin que tu vives. » (Deutéronome 30/19).

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