Gérer les écrans au quotidien

Par Fanny Oberbek, Assistante familiale

Parents, quelles sont vos grandes préoccupations pour vos enfants ? L’une d’entre elles pourrait être la trop grande place que prennent les écrans et les réseaux sociaux dans leur quotidien.

Une enquête de l’UNAF met en avant la principale difficulté, en 2023, des parents avec leurs enfants : 49 % des répondants déclarent qu’il s’agit de la gestion de l’utilisation des écrans.

Cela confirme donc que nombreux sont ceux qui s’inquiètent à ce sujet pour leur enfant. Beaucoup de voix s’élèvent pour dire que les écrans sont un danger potentiel pour nos familles.

La gestion inadaptée des écrans est devenue un véritable problème de santé publique. Après plus de 30 ans d’observation, les neurosciences apportent des éléments irréfutables. Il est prouvé que, selon l’âge et le temps passé devant l’écran, les répercussions sur le développement de l’enfant peuvent être importantes.

Dans la petite enfance et l’enfance, il apparaît des retards du langage, du développement psychomoteur, de l’empathie, des compétences émotionnelles. Il a été observé une augmentation du trouble de l’attention.

Dans la pré-adolescence et l’adolescence, surviennent des difficultés dans les relations sociales et dans le sentiment d’appartenance (avec son corps, sa famille, des groupes). Le temps de sommeil et sa qualité diminuent. Les risques d’obésité, de myopie, d’addiction, de harcèlement, de tomber dans la pornographie augmentent.

Même les adultes ne sont pas épargnés par l’abus d’écrans. Ils peuvent vivre ce que j’ai décrit pour les adolescents. En plus, ils subiront une baisse de la qualité d’investissement professionnel, familial et spirituel.

Devant ces constats négatifs, n’oublions pas qu’avec Dieu, tout est une question d’équilibre et de sobriété. Les excès ont des effets nocifs et peuvent entraîner une addiction, mais la privation totale d’écran conduira l’enfant à être déconnecté de la société. N’oublions pas que même si notre royaume n’est pas de ce monde, notre champ d’action en fait partie.

Il est donc nécessaire, ici, d’apporter certaines précisions :

  • L’utilisation des écrans a de nombreux avantages si elle reste adaptée : accès à des tutoriels, rester en contact avec des proches qui sont dans un autre pays, découverte du monde, moments de partage en jeu en réseau, socialisation, stimulation de l’intelligence visuelle et spatiale, augmentation de l’intelligence linguistique, réflexion stratégique, créativité, coopération ;

Les dangers se trouvent dans les excès d’écran. Le psychiatre Serge Tisseron préconise les règles suivantes :

      • Aucun écran en dessous de 3 ans ;
      • 30 minutes par jour entre 3 et 6 ans ;
      • 1 heure maximum par jour à partir de 6 ans.
  • Tous les types d’écrans sont à intégrer dans notre gestion quotidienne (télévision, tablette, smartphone, console de jeux, ordinateur, etc.) ;

  • L’écran, en soi, n’est pas le problème ; c’est le temps passé devant qui en est un.

Dans notre désir de parent de mieux gérer les écrans, il existe un programme de base appelé 3-6-9-12+. Il se présente ainsi :

      • Avant 3 ans : éviter les écrans ;
      • Avant 6 ans : éviter les consoles de jeu ;
      • Avant 9 ans : pas d’internet seul ;
      • Avant 12 ans : pas de réseaux sociaux seul (la loi stipule que de 13 à 15 ans l’autorisation parentale est demandée).

Les principes suivants peuvent aussi permettre de mieux réguler le temps d’écran au quotidien :

      • Pas d’écran le matin ;
      • Pas d’écran pendant les repas, éteindre les téléphones à table ;
      • Pas d’écran dans les chambres ;
      • L’écran s’endort 1 heure avant votre enfant ;
      • Pas d’accès illimité à internet le soir pour votre adolescent.

La bonne nouvelle, c’est qu’avec quelques réajustements élémentaires nous pouvons changer radicalement l’atmosphère de notre foyer.

Pour certains, mettre en place ces règles, quand l’enfant est petit, sera chose facile.

Pour d’autres, l’enfant, voire l’adolescent, ne voudra pas changer ses habitudes. Attendez-vous à des tensions ! Mais votre enfant, face à votre fermeté, saura trouver de quoi s’occuper autrement. Car en s’ennuyant, le cerveau de l’enfant va enclencher un mécanisme important, l’imagination. C’est la base de la formation du raisonnement scientifique.

Pour vous aider, des institutions gouvernementales et les associations proposent de plus en plus d’outils à destination des familles. Évidemment, il faudra faire le tri de ce qui ne correspond pas à nos valeurs chrétiennes.

Je ne peux que vous conseiller de parcourir les sites suivants :

mon-enfant-et-les-ecrans.frlenumerique-parlons-en.frjeprotegemonenfant.gouv.fr

Je suis convaincue que vous trouverez ensemble des alternatives bénéfiques pour toute la famille.

Partager ce contenu

A propos de l'auteur

Laisser un commentaire