Par PASCAL PORTOUKALIAN, auteur de La pensée de Pascal

En 1986, un événement nommé Ballonfest a eu lieu à Cleveland aux États-Unis.

Le but était d’organiser le plus grand lâcher de ballons du monde pour collecter des fonds au profit d’une organisation de bienfaisance. 1,4 millions de ballons gonflés à l’hélium, retenus dans une immense structure de 76 mètres par 45, haute comme un immeuble de trois étages, ont été lâchés simultanément, après avoir été gonflés par 2 500 bénévoles.

Mais la pluie doublée d’un front froid a rapidement fait retomber les ballons dans les zones alentour au lieu de les éparpiller. Les rues et les autoroutes se sont retrouvées remplies de ballons encore gonflés. De nombreux automobilistes distraits ont provoqué accidents sur accidents. L’aéroport a dû fermer. Et des recherches menées sur le lac Érié pour retrouver des pêcheurs naufragés ont été perturbées : les milliers de ballons multicolores flottant sur l’eau empêchaient les sauveteurs de repérer leurs gilets de sauvetage. Ils seront retrouvés morts quelques jours plus tard.

Les organisateurs ont été poursuivis en justice, le Guinness des Records n’a pas homologué l’événement, qui a laissé un souvenir douloureux dans l’histoire de la ville.

Si l’on met de côté l’aspect peu écolo du sujet (dont on ne se préoccupait pas vraiment en 1986), un lâcher de ballons, c’est un moment festif et un émerveillement pour les enfants. Mais le problème réside dans le « trop ».

Annoncer l’Évangile autour de soi, être sel et lumière dans son environnement, c’est magnifique, ça transforme des vies. Mais parfois, même en insistant un peu, la personne ne veut pas entendre ce message. Certains s’acharnent à essayer de faire rentrer la Bible dans la tête de leur conjoint, de leur collègue, de leur voisin. Ils en rajoutent, leur imposent une musique qu’ils ne veulent pas écouter, les assaillent inlassablement de témoignages. Tout cela en annonçant fièrement : « J’ai persévéré jusqu’au bout ».

Voilà ce que dit Jésus à ce sujet :

« Si, dans une maison ou dans une ville, on ne veut pas vous recevoir ni écouter vos paroles, quittez la maison ou la ville en secouant la poussière de vos pieds. » (Matthieu 10/14)

En assaillant les gens d’un message qui est bon, mais qu’ils ne veulent pas entendre, tu vas transformer ce beau ballon de l’Évangile et ce zèle qui t’anime, en un outil de destruction qui ne génère que rejet et chaos.

Tu es plein d’entrain ? Tu veux continuer à semer l’Évangile ? Tu es bouillant pour le Seigneur ? Mais la personne ne veut pas t’entendre ?

Alors prie pour elle, dans le secret de ta chambre. Et sème ailleurs, où un autre terreau plus fertile t’attend.

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