La prière des uns pour les autres : une clé indispensable dans le service

Par Philippe GALCHIER, pasteur à Brest

Le service au sein de la maison de Dieu est central. Mais savons-nous qu’il existe une différence profonde entre servir dans la maison de Dieu et servir Dieu ? Quand nous servons dans la maison de Dieu, nous sommes appelés à une mission qui dépasse les actes visibles. Il ne s’agit pas uniquement de l’accomplissement de tâches, mais d’un appel à la prière. Un service où il y a de la place pour tout le monde !

Le service dans la maison de Dieu est un privilège, mais aussi une responsabilité spirituelle

Ce n’est pas seulement une question de gestes physiques, de leadership ou de paroles inspirantes ; il s’agit également de veiller les uns sur les autres. Et veiller les uns sur les autres ne peut se faire pleinement sans la prière. Elle est l’essence même qui lie notre engagement à celui de nos frères et sœurs dans le service. Quand nous prions pour ceux qui servent à nos côtés, nous activons la puissance de l’unité !

Cependant, il existe de nombreuses limites qui nous empêchent de vivre pleinement cette réalité

Il est facile de tomber dans une routine de service où la prière pour l’autre est reléguée au second plan. Parfois, des raisons très humaines nous empêchent de prier pour nos compagnons de service : la pudeur, l’appréhension ou encore la compétition subtile qui peut exister dans nos cœurs. D’autres fois, c’est la crainte de la vulnérabilité qui nous retient. Prier les uns pour les autres implique de reconnaître nos propres faiblesses et de demander à Dieu d’intervenir dans les luttes de l’autre. Nous hésitons à ouvrir notre cœur ou à permettre aux autres de le faire, car nous craignons que cela révèle nos propres insuffisances.

Ces limitations sont pourtant les barrières qui freinent notre propre croissance ainsi que la croissance collective !

Lorsque nous cessons de prier pour l’autre, nous laissons place à l’individualisme dans le ministère et perdons de vue l’essentiel : nous sommes une famille. La prière rétablit l’équilibre, elle est l’arme la plus puissante contre l’isolement dans le service. Elle ravive l’amour fraternel, chasse la crainte et permet de voir l’autre non comme un concurrent, mais comme un collaborateur dans l’œuvre de Dieu.

Prenons l’exemple de Moïse

Face à l’écrasante tâche de diriger le peuple d’Israël, il a bénéficié du soutien d’Aaron et Hur lors du combat contre les Amalécites (Exode 17/12), un combat qu’on peut identifier comme spirituel. Sans leur soutien, ses bras se seraient affaissés et la victoire aurait échappé au peuple. De même, nous avons tous besoin de ce soutien mutuel à travers la prière. Quand nous nous épaulons spirituellement, nous permettons à Dieu de renouveler nos forces et celles de nos frères et sœurs.

Un autre exemple qui résonne fortement est celui de l’apôtre Paul

Malgré sa stature et son autorité spirituelle, il ne cessait de demander des prières pour lui-même. Dans Éphésiens 6/19, Paul exhorte les croyants :

« Priez pour moi, afin qu’il me soit donné, quand j’ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l’Évangile. »

Il savait que sa force venait non seulement de son propre engagement, mais aussi des prières de ses compagnons de foi.

En conclusion

Nous devons rompre avec ces limites qui freinent la prière des uns pour les autres. Nous avons tous besoin d’être soutenus dans le ministère, et la prière mutuelle nous permet de puiser et de renouveler nos forces spirituelles. Il ne s’agit pas simplement de prier pour ceux que nous aimons ou pour ceux qui nous le demandent explicitement, mais de prier aussi pour ceux avec qui nous partageons la charge du service, intentionnellement, car ensemble nous sommes le corps de Christ.

Que notre service soit toujours accompagné de prières ferventes des uns pour les autres, afin que nous soyons renforcés et que Dieu puisse accomplir son œuvre en nous et à travers nous.

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