L’intercesseur, un disciple aux pieds du maître
Par Jacky DERAND, pasteur retraité à Argenteuil
Disons-le, quelle que soit la saison que nous traversons, une seule clé, une seule et noble attitude est nécessaire : se réfugier « aux pieds du Seigneur », venir en sa présence, se cacher en lui, c’est notre force. Découvrons-le au travers du vécu de Marie.
L’Écriture nous présente trois circonstances dans la vie de Marie et chacun des passages que nous allons étudier nous projettera dans trois saisons, trois sortes de situations que nous pouvons vivre nous-mêmes.
Lisons dans l’évangile de Luc, et faisons mieux connaissance avec Marie et sa famille.
« Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit : Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m’aider. Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. » (Luc 10/38-42).
Première saison : L’intercesseur dans un temps d’écoute favorable, là, aux pieds de Jésus pour recevoir son enseignement
« … Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. » (Luc 10/39).
Nous commençons ici par une saison agréable dans notre vie où « tout roule ». Saison bénie dont il nous faut au maximum profiter pour faire le plein d’énergie et de grâce pour notre âme, saison à en abuser pour écouter le cœur de Dieu. Merci Seigneur.
La question maintenant n’est pas de savoir depuis combien de temps je suis un chrétien, ni même depuis combien d’années je le sers. Posons-nous sincèrement les bonnes questions : est-ce que je consacre au quotidien un temps de qualité à Dieu ? Est-ce que je vais dans sa présence, pour entendre son cœur ? Est-ce que je m’assoie à ses pieds pour écouter sa voix par le Saint-Esprit et étudier sa parole ? Car ce sont toutes ces attitudes qui font notre fondation même pour devenir et être un intercesseur efficace.
Dans sa présence, Dieu me nourrit, me transforme et me forme, ma foi est renouvelée, mon amour pour Dieu et mon prochain se développe. Ce sont des moments où j’entends et comprends sa volonté, où je reçois sa direction.
Revenons à Marie. Celle-ci a compris que la priorité dans sa vie c’était de se tenir dans la présence de Dieu, assise à ses pieds pour mieux le connaître par l’écoute de sa parole.
C’est ce que Jésus désignera comme « la meilleure part », ce qui devrait être notre priorité et notre essentiel. C’est aussi une saison de préparation pour des temps plus difficiles. En effet, la suite de la vie de Marie nous montre que plus nous donnons du temps de qualité à Dieu pour l’écouter, ce temps où il nous fortifie, nous bénit, nous édifie et nous remplit de son Esprit, plus nous serons capables de traverser les temps de larmes et de désert.
Deuxième saison : Le temps de l’épreuve aux pieds de Jésus pour répandre nos pourquoi
« Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus, et qu’elle le vit, elle tomba à ses pieds, et lui dit : Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. » (Jean 11/32)
Le contexte ici, est une famille en deuil qui a perdu un être cher. Il y a donc de la souffrance, des larmes. C’est une famille en questionnement que nous pouvons qualifier d’humaine et normale, mêlant incompréhension et déception. Arrêtons-nous à la question identique que les deux sœurs ont posée au Seigneur, mais pas dans la même attitude. D’abord, découvrons la réaction de Marthe : « Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, … Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. » (Jean 11/20-21)
Ensuite, allons rejoindre Marie :
« Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus, et qu’elle le vit, elle tomba à ses pieds, et lui dit : Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. » (Jean 11/32)
Les deux sœurs ont ainsi fait le même reproche à Jésus. Pourtant, en y regardant de plus près, nous observons une différence dans leur attitude : Marthe exprima son reproche à Jésus tout en continuant de courir, tandis que « Marie tomba à ses pieds ».
Être aux pieds du Seigneur, c’est cela l’essentiel. La vie n’est pas toujours facile et parfois l’épreuve peut nous faire « bouder ». Nous pouvons bouder si cela nous chante, mais faisons-le aux pieds du Seigneur. Pleurons, oui, laissons parler notre cœur, mais faisons-le à ses pieds, car quand nous sommes en larmes à ses pieds, non seulement Jésus pleure avec nous, mais il essuie aussi toutes nos larmes en consolant nos cœurs.
Troisième saison : Le temps de la reconnaissance aux pieds de Jésus pour le remercier, le servir et l’adorer
« Jésus arriva à Béthanie, où était Lazare, qu’il avait ressuscité des morts. Là, on lui fit un souper ; Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui se trouvaient à table avec lui. Marie, ayant pris une livre d’un parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. » (Jean 12/1-3).
Nous sommes ici dans un contexte de fête, de retrouvailles, et là, dans la maison, les conversations vont bon train, tout le monde est en effervescence. Je sais que si je faisais partie des invités, j’aurais été le premier à poser toute une série de questions à Lazare, telles que : Qu’est-ce ça fait d’être mort ? Où étais-tu ? Qui as-tu vu ? J’oublierais peut-être, comme Marthe, de profiter de la présence de Jésus. Car pendant toutes les festivités, où était Marthe ? Elle courait toujours et servait. À l’inverse, où était Marie ? Aux pieds de Jésus pour l’adorer. Exerçons à l’exemple de Marie la bonne attitude, celle d’être aux pieds du Seigneur.
Permettez-moi de dire ceci : ce n’est pas le fait de servir que Jésus a reproché à Marthe, mais l’état d’esprit avec lequel elle le faisait, c’est-à-dire avec agitation et inquiétude, sachant que cela signifie souvent servir avec frustration, et nous amène alors à commettre des maladresses.
Les circonstances et les saisons sont variables, calme ou tempête, joie ou peine, rires ou larmes, colère ou reconnaissance. Le secret pour les traverser reste le même : nous tenir pieds du Seigneur, c’est là l’essentiel et c’est cela la prière.
Prions : Merci mon Dieu, c’est réconfortant et motivant de savoir que je peux compter sur ta grâce et cela quelque soit la saison que je vis. Alors, je viens dans ta présence, là, je lève les yeux vers toi sachant que mon secours est en toi. Merci mon Dieu pour ta bienveillance, au nom de Jésus. Amen !
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