Que feraient les Béréens à ma place ?

Par Bertrand COLPIER, pasteur en Ile-de-France

« Ces Juifs (de la ville de Bérée) avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique ; ils reçurent la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact. »(Actes 17/11)

Dans les années 1990/2000, il y avait un slogan à la mode dans les milieux évangéliques : « Que ferait Jésus à ma place ? » (WWJD en anglais acronyme de « What Would Jesus Do ? »).

Ceci doit nous rappeler que nous sommes amenés à examiner constamment les Écritures pour les questions concernant la foi et la doctrine. Nous sommes invités, deux mille ans plus tard, à retourner aux « bonnes vieilles Écritures » qui traversent les siècles, les générations et les modes.

« Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » (Marc 13/31).

Notre démarche est d’éprouver ce que nous entendons ou lisons. La Bible est le mètre étalon de tout enseignement. L’exactitude doctrinale n’est pas un vilain mot mais une quête honorable dans un esprit d’humilité, car Paul nous rappelle que nous ne connaissons que partiellement (1 Corinthiens 13/9). D’ailleurs nous devons professer la vérité dans l’amour, car la connaissance enfle, mais l’amour édifie ; ils sont indissociables. (1 Corinthiens 8/1 ; Éphésiens 4/15).

« Un Juif nommé Apollos, originaire d’Alexandrie, homme éloquent et versé dans les Écritures, vint à Éphèse. Il était instruit dans la voie du Seigneur, et, fervent d’esprit, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu’il ne connût que le baptême de Jean. Il se mit à parler librement dans la synagogue. Aquilas et Priscille, l’ayant entendu, le prirent avec eux, et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu. » (Actes 18/24-26).

« En exposant ces choses aux frères, tu seras un bon ministre de Jésus Christ, nourri des paroles de la foi et de la bonne doctrine que tu as exactement suivie. » (1 Timothée 4/6).

La parole de Dieu établit un cadre divin protecteur à l’intérieur duquel le Seigneur nous apprend à discerner le bien du mal, la vérité de l’erreur.

« Car il faut que l’évêque soit irréprochable… attaché à la vraie parole telle qu’elle a été enseignée, afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs. » (Tite 1/7, 9).

L’Évangile nous apprend aussi à dénoncer les interdits ou apostasies que les humains empilent au gré des temps et des circonstances. Nous apprenons de plus en plus à connaître la justice et la volonté de Dieu notre Père. Loin de nous frustrer, cette vérité en réalité nous affranchit.

« Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » (Jean 8/31-32).

Elle façonne notre intelligence afin de penser, de parler et d’agir selon la sagesse d’en haut.

L’unité des chrétiens, c’est pour quand ?

Une question se pose souvent aux chrétiens de nos assemblées : Dieu nous demande-t-il de travailler à l’unité des chrétiens, à œuvrer pour l’œcuménisme ?

Certains prennent le passage de Jean 17 pour militer dans ce sens. Au nom de « l’amour », un amour très humaniste au demeurant, ils désirent que les Églises deviennent inclusives, c’est à dire qu’elles accueillent tous ceux qui se disent chrétiens, sans qu’il soit nécessaire de changer de conduite, de croyance ou de pratique religieuse, lorsque ces dernières débordent ostensiblement du cadre biblique. Le principe de reconnaissance mutuelle prévaut pour essayer de vivre l’unité. L’exactitude doctrinale n’est pas le souci.

Dans une démarche très friendly, il n’est plus nécessaire de savoir si une personne est née de nouveau, si elle marche en essayant de se conformer à l’Évangile, si elle est baptisée par immersion (crédobaptisme) car tous les baptêmes se valent. Là encore, le principe de reconnaissance des baptêmes appelle ensuite un accueil mutuel à la cène.

Enfin, il n’est pas indispensable de rester attaché à l’enseignement de l’Évangile comme unique révélation de Dieu pour son Église. On peut minimiser son inhérence : c’est une démarche plutôt libérale. Ou bien on peut y ajouter au fil du temps d’autres textes qui seraient désignés canoniques : c’est une révélation progressive et continuelle.

Œcuménisme, définition et origine

Ce mot « œcuménisme » est ancien, mais ne se trouve pas dans la Bible en tant que tel. Voici ce qu’il signifie selon le Larousse :

1. Mouvement qui préconise l’union de toutes les Églises chrétiennes en une seule.

2. Littéraire. Tendance idéale à vouloir l’union entre toutes les personnes professant des idéologies différentes.

L’œcuménisme est un mouvement interconfessionnel qui tend à promouvoir des actions communes entre les divers courants du christianisme, en dépit de leurs différences doctrinales, avec pour objectif « l’unité visible des chrétiens ».

Cette démarche est basée principalement sur la prière de Jésus en Jean 17 et sur les textes suivants :

« Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres. Oui, comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » (Jean 13/34-35).

Etymologiquement ce mot est emprunté au latin oecumenicus signifiant « universel ». Il est dérivé de oecumene signifiant « terre habitée », « univers ». Ce dernier mot est emprunté au grec ancien οἰκουμένη oikouménê, participe-passé de οἰκέω oikéô (habiter), avec γῆ gễ (terre habitée) sous-entendu. Ce mot grec se trouve dans le Nouveau Testament :

« Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde (terre habitée) entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. » (Matthieu 24/14).

Nous pourrions dire que son origine remonte aux premiers siècles de l’Église chrétienne, avec l’apparition des premiers conciles et le désir de rassembler les divers patriarcats. Mais le mouvement moderne d’œcuménisme a pris son essor au début du 20e siècle.

Le mouvement moderne d’œcuménisme a été officiellement lancé lors du mouvement missionnaire d’Édimbourg en 1910, où des représentants de diverses confessions chrétiennes se sont réunis pour discuter de la coopération œcuménique dans l’évangélisation et le travail missionnaire.

Cependant, l’impulsion majeure pour l’œcuménisme moderne est venue du Concile Vatican II (1962-1965), au cours duquel l’Église catholique romaine a adopté une approche plus ouverte envers les autres confessions chrétiennes et a encouragé le dialogue interreligieux.

Il existe depuis 1948 une organisation mondiale appelée Conseil œcuménique des Églises (COE), dont l’Église catholique romaine n’est pas membre, comme de nombreuses autres dénominations. Les Assemblées de Dieu de France n’en sont pas membres non plus. Il faut noter ici que l’Église catholique romaine possède sa propre organisation : Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens.

Le Conseil œcuménique des Églises (COE) a établi une base commune pour sa constitution :

« Le Conseil œcuménique des Églises est une communauté fraternelle d’Églises qui confessent le Seigneur Jésus-Christ comme Dieu et Sauveur selon les Écritures et s’efforcent de répondre ensemble à leur commune vocation pour la gloire du seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. »

La reconnaissance des autres Églises ou dénominations chrétiennes -je ne parle pas ici des individus- comme faisant partie pleinement de l’Église universelle -le corps de Christ- pose un sérieux problème à la curie romaine. En effet, l’Église catholique romaine revendique être la seule Église fondée par Jésus-Christ et détenant la plénitude des moyens de salut, elle reconnaît néanmoins la présence de chrétiens authentiques et de traditions spirituelles valables dans d’autres confessions chrétiennes. Toutes ces informations et d‘autres sont accessibles à tous sur le site du Vatican. Attention, c’est une lecture assez fastidieuse. (Cf : Congrégation pour la doctrine de la foi, déclaration « Dominus iesus ».)

Malgré des décennies de dialogue interreligieux, des divergences de fond demeurent sur la doctrine de la foi chrétienne, les sources de cette foi et les pratiques non scripturaires au sein du christianisme mondial. Rechercher le plus petit dénominateur commun conduit à passer sous silence des désaccords majeurs sur la doctrine biblique. Or la doctrine (confession de foi, catéchisme, etc.) est le fondement sur lequel on bâtit et qui permet à la maison de tenir debout face aux tempêtes.

La prière sacerdotale de Jean 17

(appelée ainsi par le théologien luthérien David Chytraeus – 1530-1600)

Jésus, dans sa prière d’adieu, enseigne qu’il n’y a pas d’amour sans la vérité

Que c’est par et autour de cette vérité, l’Évangile, que nous sommes appelés à nous unir.

« Je leur ai donné ta parole ; et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. » (Jean 17/14-15).

« Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité. Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde. Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité. Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » (Jean 17/17-21).

L’amour de la vérité doit animer notre vie. Nous professons la vérité dans l’amour, mais nous ne cachons pas la vérité au nom de l’amour.

« Mais que, professant la vérité dans l’amour, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ. » (Éphésiens 4/15).

Unité de l’Esprit et unité de la foi

Il est très difficile de s’unir dans l’Esprit sans avoir une foi commune avec des fondations communes. On peut vouloir ne jamais aborder les incompatibilités structurelles, mais le risque est de tomber alors dans le syncrétisme (combinaison de doctrines, de systèmes initialement incompatibles) ou dans l’apostasie (renoncement à la doctrine biblique). Toutes les organisations, associations, entreprises, partis politiques, etc., ont des statuts, des déclarations de foi communes ou des contrats auxquels il faut adhérer, et qu’il faut respecter pour devenir membre.

« Je t’en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son royaume, prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant. Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables. » (2 Timothée 4/1-4).

« C’est pourquoi reprends-les sévèrement, afin qu’ils aient une foi saine, et qu’ils ne s’attachent pas à des fables judaïques et à des commandements d’hommes qui se détournent de la vérité. » (Tite 1/13-14).

L’Épître aux Éphésiens nous apprend que l’unité de l’Esprit est à conserver par le moyen de la paix : elle n’est pas à faire mais à garder ou entretenir.

« Au reste, frères, soyez dans la joie, perfectionnez-vous, consolez-vous, ayez un même sentiment, vivez en paix ; et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. » (2 Corinthiens 13/11).

« Soyez en paix entre vous. » (1 Thessaloniciens 5/13).

« N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous. Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ. » (Éphésiens 4/30-32).

En revanche, l’unité de la foi est à construire avec les Écritures autour de Christ la tête. L’unité de la foi n’est pas le rassemblement des dénominations du christianisme mondial, mais a pour objectif d’être à la stature parfaite de Christ selon les Écritures, de devenir des disciples matures, solides et complets.

« Vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation. » (Éphésiens 4/3-4).

« Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ. » (Éphésiens 4/11-15).

Je retiendrai deux fondements indispensables pour vivre l’unité avec d’autres disciples de Jésus : la nouvelle naissance, avec ses conséquences, et l’attachement inconditionnel aux Saintes Écritures, que ce soit au sein d’une église locale, d’une fédération d’églises ou au gré des rencontres.

L’unité en Christ se vit d’abord avec ceux que nous côtoyons régulièrement. L’Église locale est le terrain principal où s’exerce l’unité. Paul n’appelle pas à s’unir à l’Église universelle, car c’est déjà une réalité spirituelle par notre conversion à Christ.

« Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n’aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez obtenu miséricorde. » (1 Pierre 2/9-10).

Cette Église est en grande partie invisible, étant composée de ceux qui nous ont précédés, de ceux qui sont au loin et de ceux à venir. Nous sommes surtout appelés à exercer l’amour envers le frère que l’on voit ou que l’on connaît. C’est « l’unité visible » tant convoitée par certains.

« À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13/35).

« Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. Par là nous connaîtrons que nous sommes de la vérité. » (1 Jean 3/17-19)

« Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui ne mène point à la mort, qu’il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère. » (1 Jean 5/16).

« Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle. Pour un aliment, ne détruis pas l’œuvre de Dieu. À la vérité toutes choses sont pures ; mais il est mal à l’homme, quand il mange, de devenir une pierre d’achoppement. » (Romains 14/19-20).

« Aie soin de pourvoir au voyage de Zénas, le docteur de la loi, et d’Apollos, en sorte que rien ne leur manque. Il faut que les nôtres aussi apprennent à pratiquer de bonnes œuvres pour subvenir aux besoins pressants, afin qu’ils ne soient pas sans produire des fruits. » (Tite 3/13-14).

« Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? »  (1 Jean 4/20).

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1. La nouvelle naissance

1.1 Le premier fondement biblique pour vivre l’unité de l’Esprit, c’est l’expérience de la nouvelle naissance opérée par l’Esprit par une conversion personnelle choisie.

1.2 Être chrétien n’est pas transmissible par le sang, par la naissance corporelle ou par un rite initiatique. La Bible n’enseigne pas que nous avons le pouvoir de convertir les gens, fussent-ils nos enfants ou nos proches. On peut transmettre une identité ou une pratique religieuse, mais pas notre relation individuelle avec Dieu. On peut, en revanche, être un instrument de Dieu pour amener une personne à Christ.

« Car si j’ose parler, c’est seulement de ce que Christ a accompli par mon moyen pour amener les non-Juifs à obéir à Dieu. Il l’a fait par mes paroles et mes actes, par sa puissance qui s’est manifestée dans les miracles et les prodiges, par la puissance de l’Esprit de Dieu. » (Romains 15/18 ; version du Semeur).

1.3 Être disciple de Christ n’est pas une appartenance culturelle ou sociologique. Faire partie d’une dénomination ou d’une association, fût-elle évangélique, ne suffit pas. Nous n’avons jamais dit que faire partie des évangéliques était un moyen ou un gage de salut ! Il s’agit d’expérimenter individuellement une nouvelle naissance réalisée par le Saint-Esprit, appelée aussi régénération ou bain de régénération.

« Mais, lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit, qu’il a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle. » (Tite 3/4-7).

1.4 Ceux qui sont nés du même père terrestre sont frères et sœurs, ils portent en principe le même nom. Ceux qui sont nés de la chair peuvent être appelés nos frères en l’humanité. Mais nos frères et sœurs en Christ sont ceux qui sont nés spirituellement du Père céleste et cela quelle que soit leur appartenance confessionnelle. C’est un miracle divin !

« Certains pourtant l’ont accueilli ; ils ont cru en lui (Jésus la lumière, la parole faite chair). À tous ceux-là, il a accordé le privilège de devenir enfants de Dieu. Ce n’est pas par une naissance naturelle, ni sous l’impulsion d’un désir, ou encore par la volonté d’un homme, qu’ils le sont devenus ; mais c’est de Dieu qu’ils sont nés. » (Jean 1/12-13 ; version du Semeur).

« Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit. » (Jean 3/5-6).

En effet, ce sont nos frères en la foi que nous devons aimer d’abord, étant nés spirituellement du même Père.

« Christ lui-même nous a donné ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. » (1 Jean 4/21).

« Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi. » (Galates 6/10).

Ce processus de nouvelle naissance s’accomplit lorsque nous laissons le Saint-Esprit, via la prédication de l’Évangile de Christ (Romains 10/17), nous convaincre que nous sommes pécheurs et que nous avons besoin du sauveur Jésus, qui est le seul médiateur par lequel nous puissions être pardonnés et justifiés. Cela n’a rien à voir avec la régénération baptismale qui est une doctrine non scripturaire.

1.5 La prédication de la Parole et l’œuvre du Saint-Esprit engendrent, dans un cœur réceptif, la repentance et la conversion personnelle à Dieu. Le Seigneur nous lave alors de nos péchés par son sacrifice expiatoire, et vient faire sa demeure dans nos cœurs.

« Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. » (1 Jean 2/1-2).

« Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés. » (Actes 3/19).

« Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l’Esprit de notre Dieu. » (1 Corinthiens 6/11).

1.6 Cette expérience précède le baptême par immersion complète, puisque ce dernier représente notre mort au péché (confessé et pardonné) et notre résurrection à une vie nouvelle. Dieu a fait de nous de nouvelles créatures et nous nous efforçons de vivre selon ce nouvel homme : en nouveauté de vie.

C’est ce qui caractérise un authentique disciple de Christ, il expérimente la NOUVELLE NAISSANCE qui engendre UNE NOUVELLE VIE !

« Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. » (Romains 6/4).

« Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ. » (2 Corinthiens 5/17-18).

La Bible devient un miroir avec lequel Dieu nous perfectionne. Car nous sommes parfaitement sauvés par Christ mais nous ne sommes pas encore arrivés à la stature parfaite de Christ dans notre vie de tous les jours ! Ce travail divin dure toute la vie.

« C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. » (Hébreux 10/10).

« Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. » (Hébreux 10/14).

« Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » (2 Timothée 3/16-17).

« Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. » (2 Corinthiens 3/18).

« Au reste, frères, puisque vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire et plaire à Dieu, et que c’est là ce que vous faites, nous vous prions et nous vous conjurons au nom du Seigneur Jésus de marcher à cet égard de progrès en progrès. » (1 Thessaloniciens 4/1).

« Car, si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, et qui, après s’être regardé, s’en va, et oublie aussitôt quel il était. Mais celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui aura persévéré, n’étant pas un auditeur oublieux, mais se mettant à l’œuvre, celui-là sera heureux dans son activité. » (Jacques 1/23-25).

« Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés en Jésus-Christ à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. » (1 Pierre 5/10).

1.7 Les personnes qui naissent de nouveau ont le vif désir de délaisser leur vie passée qui serait contraire à la vérité et à la sainteté de Dieu. Ce processus peut être instantané ou progressif ; c’est le dépouillement, le renoncement.

« Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ, si du moins vous l’avez entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c’est en lui que vous avez été instruits à vous dépouiller, eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l’esprit de votre intelligence, et à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité. C’est pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain ; car nous sommes membres les uns des autres. » (Éphésiens 4/20-25).

1.8 Les nouveaux disciples abandonnent volontairement les croyances et pratiques religieuses contraires aux Écritures : culte aux idoles, prières à des divinités, fétichisme, traditions ancestrales etc…

« Vous savez que, lorsque vous étiez païens, vous vous laissiez entraîner vers les idoles muettes, selon que vous étiez conduits. » (1 Corinthiens 12/2).

« Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. C’est pourquoi, Sortez du milieu d’eux, Et séparez-vous, dit le Seigneur ; Ne touchez pas à ce qui est impur, Et je vous accueillerai. » (2 Corinthiens 6/16-17).

« Car on raconte, à notre sujet, quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils, qu’il a ressuscité des morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir. » (1 Thessaloniciens 1/9-10).

« Plusieurs de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer ce qu’ils avaient fait. Et un certain nombre de ceux qui avaient exercé les arts magiques, ayant apporté leurs livres, les brûlèrent devant tout le monde. » (Actes 19/18-19).

La grâce de Dieu, quand elle est reçue, nous apprend non seulement que nous sommes sauvés gratuitement mais aussi comment nous devons marcher pour plaire à Dieu (1 Thessaloniciens 4/1).

« Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. » (Tite 2/11-12).

Elle nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété.

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2. Sola Scriptura

2.1 Le deuxième fondement incontournable sur lequel nous pouvons nous unir est l’autorité immuable de la Bible en matière de foi et de mœurs. C’est le fameux sola scriptura.

Il ne suffit pas de croire que la Bible est la parole de Dieu. Si d’autres sources (tradition, livres apocryphes, dogmes, révélation angélique ou mystique, etc.) sont considérées de même valeur et servent aussi à l’établissement de la doctrine de la foi, cela revient à dire que la Bible est un élément parmi d’autres, que la parole de Dieu est « dans » mais aussi « hors de » la Bible.

Non, la Bible se suffit à elle-même ! Elle a une autorité permanente, c’est-à-dire qui traverse les siècles.

« Ayant purifié vos âmes en obéissant à la vérité pour avoir un amour fraternel sincère, aimez-vous ardemment les uns les autres, de tout votre cœur, puisque vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu. » (1 Pierre 1/22-23).

« Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème ! Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure : si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème ! » (Galates 1/8-9).

Si les traductions de la Bible ont besoin d’être toujours améliorées, car les langues humaines évoluent constamment, son enseignement et sa doctrine n’ont pas besoin de dépoussiérage, d’adaptation ou de mise à niveau culturelle.

2.2 On reconnaît un arbre à ses fruits, et un disciple de Jésus à son attachement aux Saintes Écritures. On ne peut dissocier Jésus et la parole de Dieu :

« Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. » (Jude 3).

Nous disions en introduction qu’au nom de l’amour, la vérité ne doit pas être sacrifiée. C’est aussi autour de cette parole que nous nous unissons. Elle vient en premier dans la liste des choses que les premiers chrétiens observaient en Actes 2. C’est un peu le point de départ de la vie de l’Église :

« Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. » (Actes 2/42).

« Si vous m’aimez, gardez mes commandements. » (Jean 14/15).

« Jésus lui répondit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne m’aime pas ne garde point mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé. » (Jean 14/23-24).

« Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. » (Jean 15/10).

« Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. » (1 Corinthiens 15/1-2).

« Mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Évangile. » (1 Pierre 1/25).

Ce qui caractérise un disciple « authentique » de Jésus c’est son attachement au chef, Jésus, et à son enseignement, la parole de Dieu.

Il faut tout de même préciser que personne, ni aucune organisation, ne peut se targuer de tout savoir et de tout comprendre parfaitement. Mais un désir commun anime les disciples de Jésus : ils s’efforcent de garder sa parole, de mieux la comprendre avec l’aide du Saint-Esprit et de la mettre en pratique !

Conclusion

Pour conclure, nous nous devons d’aimer et de respecter tous les hommes quelles que soient leur religion, leurs opinions ou leurs pratiques. Nous sommes appelés à parler avec douceur à tous les hommes et, autant que cela dépende de nous, d’être en paix avec eux (Romains 12/18 ; 1 Pierre 3/15).

Aimer ne signifie pas que nous devrions approuver les diverses croyances et comportements. Nous pouvons affirmer sans compromis notre foi avec douceur, nos convictions dans la paix, et même nos désaccords quand c’est possible. Nous devons juste veiller à ce que cela ne devienne pas une foire d’empoigne. Les querelles théologiques et les disputes de mots ne sont pas souhaitables et sont contre-productifs.

« Rappelle ces choses, en conjurant devant Dieu qu’on évite les disputes de mots, qui ne servent qu’à la ruine de ceux qui écoutent. Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité. » (2 Timothée 2/14-15).

« Mais évite les discussions folles, les généalogies, les querelles, les disputes relatives à la loi ; car elles sont inutiles et vaines. » (Tite 3/9).

Nous sommes les témoins vivants que Jésus seul peut transformer le cœur et la vie des hommes !

L’Église de Christ n’appartient exclusivement à aucune dénomination. L’Église est le corps de Christ. Elle a un chef et des fondements immuables.

« Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. » (1 Corinthiens 3/11).

« Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors ; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu. Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. » (Éphésiens 2/19-20).

« C’est pourquoi nous devons d’autant plus nous attacher aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin d’elles. Car, si la parole annoncée par des anges a eu son effet, et si toute transgression et toute désobéissance a reçu une juste rétribution, comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté. » (Hébreux 2/1-4).

L’amour de Dieu est inclusif, mais son Église (Ekklesia en grec signifie « appelé hors de ») est exclusive, parce qu’elle se compose uniquement de disciples nés de nouveau, qui sont appelés à se sanctifier en apprenant chaque jour à observer tout ce que le Seigneur leur a prescrit.

« Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 7/21).

« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. » (Matthieu 28/19-20).

« Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. C’est pourquoi, Sortez du milieu d’eux, Et séparez-vous, dit le Seigneur ; Ne touchez pas à ce qui est impur, Et je vous accueillerai. » (2 Corinthiens 6/16-17).

L’amour de Dieu est inconditionnel, mais l’entrée et le maintien dans le royaume de Dieu est conditionnel à l’obéissance de la foi en Jésus-Christ.

« Pour nous, frères bien-aimés du Seigneur, nous devons à votre sujet rendre continuellement grâces à Dieu, parce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l’Esprit et par la foi en la vérité. » (2 Thessaloniciens 2/13).

« Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. » (1 Corinthiens 15/1-2).

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