Tailler pour mieux pousser

Par Gaëlle BESNARD, épouse de Benjamin BESNARD, pasteur à QUIMPER

Je ne sais pas vous, mais moi la nature me parle, ou plutôt Dieu me parle à travers la nature. Le mois de mars est un mois propice à la taille de certains arbustes, c’est un mois propice aussi à la préparation des sols pour les diverses semences et sûrement bien d’autres choses encore.

Il y a quelques années, nous avons hérité de nos voisins une belle glycine. Je me souviens avoir vu Benjamin revenir, essoufflé, après l’avoir déracinée. Il l’a replantée dans notre jardin, et elle a magnifiquement repris.

Quelques mois ont passé, je ne sais plus vraiment combien. Un jour, je vois mon cher mari se diriger vers la glycine, d’un pas décidé, avec un sécateur à la main. Me doutant de la suite du programme, je l’arrête net dans son élan, et lui demande ce qu’il compte faire avec cet outil.

Il me dit qu’il va couper une partie des rameaux de la glycine.

Je lui réponds : « Certainement pas ! Elle a donné de si belles grappes, et toi tu veux la tailler, tu risques de l’affaiblir, de la tuer même, elle ne sera plus aussi belle. »

Il m’explique alors que justement, si je veux qu’elle donne encore de jolies fleurs et davantage encore, il faut la tailler.

Depuis lors, elle y a droit chaque année, et elle est de plus en plus belle.

Il peut être plus facile de couper la tige d’un arbuste que de couper un lien, d’accepter un départ, de donner le peu qu’il nous reste, d’abandonner nos espoirs, une sécurité, ce pour quoi on a travaillé tant d’années. Difficile de perdre le contrôle, de voir s’envoler un rêve.

On peut avoir l’impression de perdre pied, que tout s’écroule, qu’on ne tiendra pas. On voudrait même mourir parfois.

Quand Dieu nous émonde

Je l’ai vécu pour ma part à certains moments de ma vie. Ainsi, je me souviens d’une fois où Dieu m’a demandé d’effectuer un choix qui me paraissait au-delà de mes forces. Je savais quelle était la décision à prendre, celle que Dieu voulait pour ma vie. Mais le combat était redoutable entre mes peurs, mes projets, ce dont j’avais envie et ce que Dieu me demandait. J’avais l’impression de perdre pied, que ce qu’il attendait de moi était trop dur, voire impossible. Pourtant, je savais intérieurement, au plus profond de mon être, que c’était la chose à faire.

Dans ma détresse, j’ai dis à Dieu que j’acceptais, mais que j’étais incapable de gérer la suite, qu’il fallait qu’il prenne les rênes de ma vie. Ce qui s’est passé après a été déterminant pour mon existence, pour les projets qu’il avait pour moi.

C’est aussi à ce moment-là que j’ai rencontré mon mari, or j’étais à des années lumières d’imaginer pareil scénario ; car en acceptant ce que Dieu voulait pour moi, j’avais justement tiré un trait sur mon avenir sentimental.

Le miraculeux a lieu à partir du moment où l’on décide d’obéir à Dieu

Tant que l’on s’acharne à ne pas vouloir abandonner ce qu’au fond de nous, nous savons devoir laisser, nous perdons du temps, nous nous affaiblissons, nous souffrons, faisons souffrir, nous ne produisons rien de bon, et nous risquons de passer à côté du but.

Il y a des tailles qui sont nécessaires, indispensables pour produire, pour nous et pour les autres, quelque chose de bon, de vivant, de véritable, d’essentiel, de bénéfique, de salutaire, de durable, etc.

C’est après que l’on comprend que ce qui nous tenait tant à cœur, qui nous rendait captif, était finalement si peu par rapport à ce qui devait se produire dans la suite.

« Car je connais les projets que j’ai formés sur vous, dit l’Eternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance. » (Jérémie 29/11)

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