Thérapies parallèles, médecines occultes et pratiques ésotériques : zones d’ombres à mettre en lumière
Pour obtenir et garder bien-être et santé globale, les approches estampillées « naturelles » sont à l’ordre du jour. Mais nous sommes dans une société où la recherche de résultat efficace et immédiat est le leitmotiv. Pour aller bien et vite, les thérapies parallèles et les pratiques ésotériques se multiplient et se banalisent. Pourtant, s’y livrer sans en connaitre les coulisses entraine souvent des répercussions inattendues sur le plan spirituel, avec un retentissement physique et psychologique.
Quelques définitions : « les thérapies parallèles » et « pratiques ésotériques ».
Selon le ministère de la santé, les thérapies parallèles sont des « pratiques de soins dites non conventionnelles (PSNC). Parfois appelées « médecines alternatives », « médecines complémentaires », « médecines naturelles », ou encore « médecines douces ». Ces pratiques sont diverses, tant par les techniques qu’elles emploient que par les fondements théoriques qu’elles invoquent. Leur point commun est qu’elles ne sont ni reconnues, au plan scientifique, par la médecine conventionnelle, ni enseignées au cours de la formation initiale des professionnels de santé. Elles ne sont pas considérées comme partie intégrante de la médecine conventionnelle, qui s’appuie sur un consensus professionnel fort obtenu avec l’accord et l’expérience de la majorité des professionnels de la discipline concernée.
L’Ordre Des Médecins reconnait officiellement quatre médecines dites alternatives ou complémentaires : l’acupuncture, l’homéopathie, la mésothérapie et l’ostéopathie.
Le mot « occulte » vient du latin occultus : secret, caché. Les médecines occultes soignent, guérissent, à partir de « pouvoirs », de dons aux origines non révélées, secrètement transmis entre initiés. Le mot « ésotérisme » vient du grec esôteros : réservé à l’intérieur, aux seuls initiés. Les pratiques para-scientifiques et occultes mêlent introspection et divination. Les plus populaires sont l’astrologie, la lithothérapie, la magie, la chiromancie, la nécromancie et la cartomancie.
Il y a donc, par définition, des zones d’ombres dans ces pratiques de soins non-conventionnels et ésotériques.
Leurs sources, mécanismes et buts
Certaines pratiques sont rattachées à une formation, d’autres reposent sur un don « naturellement » acquis ou transmis de façon occulte ou spirituelle. Rappelons qu’un don se reçoit gratuitement, peut être refusé ou rendu.
Un don naturel peut être présent dès la naissance, comme un talent ou une sensibilité développés ou non par l’intéressé. Un don spirituel est transmis dans la relation avec Dieu, après la nouvelle naissance. Un don occulte est transmis d’une personne à une autre par des pratiques secrètes. Ce qui est transmis n’est donc pas divin puisque caché mais émane du royaume des ténèbres. Les médecines occultes et les pratiques ésotériques y puisent leur source.
Leurs mécanismes sous-jacents sont souvent les sous-entendus et l’illusion. Le discours se veut rassurant et personnalisé. Le langage utilisé fait autorité : il laisse croire à une maîtrise de la pratique, avec des phrases à interprétations multiples et un aspect mystérieux que l’on n’ose questionner.
L’intention se présente comme bienveillante, sensible aux souffrances et à leur apaisement, soucieuse du bien-être du corps et de l’âme, en quête de la réponse adaptée. La dimension spirituelle reste voilée mais la séduction est telle qu’une confiance aveugle s’installe et se communique de bouche à oreille.
D’où vient cette attirance pour les thérapies non conventionnelles, les pratiques occultes ou ésotériques ?
Le magnétisme de ces pratiques
Le désir de pouvoir : connaître l’avenir, les choses cachées, contrôler, anticiper, « avoir un coup d’avance » sur les autres permet de de gagner les défis personnels ou professionnels.
La parade à la peur : face à l’imprévu et aux peurs anticipatoires, plutôt que de courir le risque d’affronter la réalité, l’Autre ou soi-même, il parait faussement plus sécurisant, de se fier, à un intermédiaire qui maitriserait l’avenir, ou de répéter des rites « magiques », au nom d’un maitre à penser, responsable quand les choses tournent mal.
La mise à distance de la frustration : notre époque veut tout, tout de suite, croit aux promesses de résultats rapides et sans contrainte qui se substituent à l’effort personnel efficace dans la durée (cf. les régimes alimentaires « sans se priver » ou des muscles impressionnants « acquis sur son canapé »).
L’engouement pour le mystérieux : on cherche des réponses rationnelles dans l’irrationnel en s’appuyant sur un personnage réputé novateur ou ayant l’aura de l’ancestral (cf. le retour des druides).
Les clichés sur Dieu perçu comme décevant, lointain, moralisateur, désinvesti ou sadique… conduisent par dépit vers d’autres puissances.
Les motivations sont diverses et variées, comme les conséquences spirituelles, psychologiques et physiques de ces pratiques.
Les dangers et limites de ces pratiques
Certaines pratiques sont validées par une formation et d’autres non. L’absence d’une formation reconnue expose à plusieurs dangers :
C’est une porte ouverte au sentiment de toute-puissance sans borne, sans remise en cause de sa pratique, sans contrôle par un tiers ? Cela induit le non-respect du patient devenant le simple enjeu d’un résultat à atteindre quoi qu’il en coûte, même spirituellement.
C’est exposer le/la client/e aux conséquences d’un manque de connaissances et de compétences sur le plan médical et psychologique. Une erreur de manipulation du corps peut avoir des conséquences dramatiques, tout comme une intrusion psychique. Pour guérir de blessures psychologiques, le sujet doit être prêt. Il faut respecter ses défenses, car elles ont du sens. Si le psychisme ne va pas plus vite, c’est qu’il ne peut le supporter. Comme un enfant de 5 ans n’est pas encore capable de porter une charge de 30kg.
Un autre danger est d’exposer le/la client/e, ses proches ou le/la praticien/ne à évoluer dans des zones d’ombres. Toute pratique à sa théorie, ses fondements, ses limites. Il est nécessaire de les connaitre et de les maitriser pour savoir où est emmené le sujet qui donne sa confiance. Ce n’est généralement pas le cas dans ces pratiques, dont l’efficacité peut résider dans des puissances spirituelles démoniaques.
Dans une pratique saine, le/la praticien/ne est à l’aise avec son travail, il n’a aucun problème à expliquer sa démarche, sa pratique de manière explicite. Il n’y a rien à cacher. Ce n’est pas le cas dans une pratique limite ou malsaine, où les zones grises sont majoritaires.
Conclusion
Il est bon de ne pas tout diaboliser, mais de bien discerner l’ombre de la lumière.[1] Creuser autour de la finalité des pratiques permet de faire un tri. Eviter ce qui guérit partiellement, ce qui éradique le symptôme sans en entendre le sens. Chercher la source du « soin »et la questionner face à la Parole, en parler au pasteur ou en église pour discerner ensemble.[2]
Quelles alternatives à ces pratiques ? Etre attentif personnellement et en église à la souffrance des autres, et si besoin, se former à l’accompagnement et à ses limites. Le Saint Esprit, mais également l’équilibre et la sagesse sont nécessaires pour bien discerner entre le spirituel et l’humain[3]. Le bon sens veille également à renvoyer vers les professionnels formés et adaptés, en plus d’un accompagnement pastoral éventuel.
Avant tout, il est urgent de redécouvrir que Dieu guérit, en profondeur et globalement, dans tous les domaines.
[1] Le texte d’Ezechiel 47, par exemple, évoque des plantes bonnes pour la santé. La médecine n’est pas rejetée par la Bible.
[2] « Examinez toutes choses et prenez ce qui est bon »1 thess.5.21
[3] « Demandez la sagesse, elle vous sera donnée » Jacques 1.5
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