Troublants troubles dans le sexe et le genre : qu’en penser, que dire, que faire ?
La Commission d’Éthique Protestante Évangélique (CEPE) propose des repères.
Aujourd’hui, de plus en plus de personnes se déclarent d’un sexe différent de leur sexe biologique reconnu à la naissance, considérant cela comme une « erreur de la nature ». Elles demandent à être considérées et appelées comme appartenant à l’autre sexe. Elles affirment que la médecine peut corriger cette « erreur » avec des traitements hormonaux ou de la chirurgie : voilà qui est troublant, encore plus pour les chrétiens qui croient que tout ce que Dieu a créé est bon, y compris notre corps, lorsqu’il nous a dotés d’un sexe masculin ou féminin.
Entre ceux qui prônent la tolérance, ceux qui rejettent ou diabolisent ces personnes et ceux qui encouragent les transitions vers l’autre « genre » et militent pour les droits des personnes « trans », la CEPE a voulu donner des repères aux chrétiens évangéliques.
Premier repère : bien distinguer entre ce qui relève du trouble, appelé « dysphorie de genre », et ce qui relève d’une rébellion contre le Créateur, comme les revendications et prétentions « transidentitaires » à changer de sexe et de genre.
Face à un adolescent qui se sent mal avec son identité de sexe et de genre, il est important de se rappeler tout d’abord que c’est un phénomène répandu, et qu’entre 70 à 90 % des enfants ou adolescents qui éprouvent une dysphorie de genre voient ces troubles cesser avant l’âge adulte. Il s’agit donc d’accompagner ces enfants ou adolescents avec une aide psychologique spécialisée, sans céder à la pression d’une demande de traitement hormonal ou chirurgical.
En revanche, nous affirmons qu’il faut appeler, sans culpabilité, les personnes qui s’assument comme transgenres à se convertir, à se détourner de leur fausse identité construite en opposition au Créateur, pour retrouver leur véritable identité d’enfant de Dieu en Christ.
Deuxième repère : il est important de reconnaître que les stéréotypes de genre, imposés par la culture, n’appartiennent pas à la parole de Dieu. Même si la Bible met en avant des caractéristiques plus propres à chacun des sexes, elle ne les enferme pas dans des rôles stéréotypés : Joseph et Jésus ont pleuré sans que cela remette en cause leur virilité, et l’épouse modèle décrite dans Proverbes 31 n’est pas cantonnée à la cuisine et aux enfants, mais elle est présentée comme une véritable femme d’affaires.
Troisième repère : ne pas tant chercher la cause (« Est-ce lui ou ses parents qui ont péché ? » (Jean 9/2)) que le but, à savoir la gloire de Dieu. Les personnes qui souffrent dans leur identité sexuée ne sont pas nécessairement responsables de leur situation. Il peut y avoir des troubles psychologiques ou physiques, comme des déséquilibres hormonaux, qui atténuent leur responsabilité morale.
Leurs troubles ne viennent donc pas d’une faute morale personnelle, mais d’un désordre général dans la création, dû au péché originel. L’enjeu est surtout de savoir si cette souffrance conduira la personne à la traverser avec l’aide de Dieu, d’une manière qui le glorifie.
Quatrième repère : faisons preuve de réalisme et d’espérance. Nous devons nous montrer patients envers ces personnes : la guérison de nos maux, dont fait partie la « dysphorie de genre », n’est pas forcément de ce monde-ci.
Prier aide, mais parfois la réponse de Dieu à la prière est : « Ma grâce te suffit » (2 Corinthiens 12/9). Restons réalistes : certains devront lutter leur vie durant avec une « écharde dans la chair » . Nous rappelons donc notre espérance : la parfaite restauration de notre corps, par le Christ, au jour de la résurrection.
Nous soulignons enfin le rôle de l’Église comme famille : la communauté chrétienne peut être un outil que Dieu utilise pour contribuer à la guérison des blessures émotionnelles. Elle est aussi un lieu pour accompagner les familles qui souffrent également à cause de proches s’affirmant transgenres.
Le texte est disponible sur le site de la CEPE :
www.commission-ethique.com/documents-de-reflexion
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