Par Benjamin GABELLE, prédicateur dans l’assemblée de Wasselonne (67)

Ce que la Bible dit :
« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. »

Ce que la Bible ne dit pas :
« Allez, faites de toutes les nations des croyants, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. »

Faire des disciples est certainement une mission, parmi les plus claires et les plus grandes, que le Christ a confiée à ses disciples et à l’Église. Avant de s’engager dans une mission, il faut veiller à la comprendre correctement, sinon nous courons le risque de manquer le but en ne répondant pas au besoin initial. L’objectif est précis : faire des disciples. Comment ? En enseignant à observer les prescriptions de Jésus. Un disciple, ce n’est pas un sympathisant, ce n’est pas non plus un converti. Dans le mot disciple, il y a des notions de discipline, d’appartenance, d’obéissance, de dévouement.

Il est donc très important d’annoncer le plus tôt possible à quelqu’un qui souhaiterait parcourir l’étroit chemin du disciple qu’il y a un certain prix à payer. Le salut est gratuit, mais la marche avec Dieu ne l’est pas : c’est sans doute la grande différence entre un converti et un disciple. Il n’est pas question de hiérarchiser la valeur, mais plutôt de différencier l’intensité de la religion de l’un et de l’autre.

Paul avertira l’Église de Corinthe sur l’importance d’annoncer aux gens, le plus rapidement possible, le prix de l’Évangile (1 Corinthiens 1/22-23). Les Juifs de l’époque voulaient des miracles, les Grecs de la sagesse, mais l’apôtre n’a pas dilué son message et a continué de prêcher ce scandale et cette folie qu’est Jésus-Christ mis en croix. Vouloir fabriquer des sympathisants au Christ en espérant les transformer en disciples plus tard est une stratégie dangereuse, car on garde les gens avec ce par quoi on les a attirés. Walter H. Beuttler compare cette idée avec les commerçants qui exposent des produits dans leur vitrine en cachant les prix pour forcer les gens à entrer dans la boutique. Une fois le client à l’intérieur du magasin, l’important c’est qu’il y reste, même s’il achète autre chose.

L’Église est-elle un lieu qui cache le prix pour y faire entrer le maximum de gens ? Notre message est-il celui du Christ, clair et sans appel, limpide et non dissimulé ?

« Jésus, l’ayant regardé, l’aima, et lui dit : Il te manque une chose ; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. » (Marc 10/21)

L’expression « faire des disciples » est utilisée pour traduire un mot qui n’existe pas en français. C’est un verbe. On pourrait utiliser le mot « discipliner » mais la connotation est trop négative. Il s’agit vraiment de l’action de transformer quelqu’un en disciple en lui enseignant l’obéissance à des préceptes. On comprend alors que l’outil idéal pour accomplir cette mission est l’Église : un lieu mais surtout un groupe dans lequel sont présents l’enseignement, la répétition, l’entraide et l’exemplarité.

Seule une Église qui veille sur elle-même, qui accepte d’être guidée par le Saint-Esprit en étant un véritable refuge pour les cœurs, pourra mener à bien cette belle et grande mission de s’agrandir.

Christ crucifié est un message qui convertit et qui transforme en disciple. C’est le seul message qui attire et qui transforme. Pas besoin de produit d’appel pour attirer le client car toutes les nations peuvent être au bénéfice de ce merveilleux message :

Jésus fut crucifié, enseveli ; il est ressuscité et il revient bientôt. Alléluia.

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