VERSUS : Menace ou invitation (Exode 33/20)
Par Benjamin GABELLE, prédicateur dans l’assemblée de Wasselonne (67)
Ce que la Bible dit :
« L’Éternel dit : Tu ne pourras pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre. »
Ce que la Bible ne dit pas :
« L’Éternel dit : Tu ne pourras pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir. »
La Bible est la parole de Dieu. Elle relate parfois des phrases prononcées par Dieu lui-même, et cela leur donne une saveur toute particulière. Ce verset est très important, car il comprend deux niveaux de lecture ; ce sont les deux faces d’une même pièce, qui nous permettent de comprendre le plan de Dieu pour les humains.
Premier niveau de lecture : la menace. C’est le niveau le plus évident.
Dieu, dans sa sainteté infinie, ne peut être contemplé par un être moins saint que lui. C’est une incompatibilité évidente qui se ferait au détriment de l’observateur. Il ne viendrait à l’idée de personne d’entreprendre un voyage spatial en direction du soleil. Dieu pose ici les bases de sa relation avec nous : nous sommes incompatibles, indignes, et notre nature nous interdit l’accès à Dieu. Si un homme cherche à se tenir debout face à face devant lui, il devra le payer de sa vie ; c’est ainsi et il faut l’accepter, non comme une punition, mais comme un fait naturel.
C’est là le premier contact entre le créateur et la créature, une profonde conviction d’inaccessibilité. Mais, ô merveille, il a plu à Dieu d’exercer sa grâce envers nous en proposant une solution, un plan parfait qui nous donnera accès au Roi des cieux, sans qu’il ait à se renier lui-même. Pour découvrir ce plan, il nous faut monter à un étage supérieur de lecture.
Second niveau de lecture : le chemin. C’est le niveau libérateur.
Le verset que nous étudions a une fin : « et vivre ». Dieu n’est pas en train d’interdire son accès aux hommes ; il est en train d’en préciser le chemin. En effet, si personne ne peut le voir et vivre, ne pourrait-on pas comprendre qu’il faille mourir pour le voir ?
Mourir physiquement premièrement. Il est certain que les chrétiens qui meurent physiquement ont comme destination le ciel, et passeront l’éternité à contempler notre Dieu. Mourir spirituellement surtout. En lisant le reste de la Bible, on constate que Dieu n’est pas du tout dans une démarche de séparation d’avec les hommes. Au contraire, il passe son temps à proposer et rappeler le chemin pour le rencontrer.
Pensons à Jacob qui pourra dire à Peniel qu’il a « vu Dieu face à face » et que son « âme a été sauvée » (Genèse 32/30). La Bible se contredit-elle ? Bien au contraire. Jacob nous explique que le second niveau de lecture fait partie intégrante du plan de Dieu pour nos vies. D’abord comprendre que notre nature nous sépare de Dieu puis, mais surtout, que le fait d’accepter la mort de cette nature nous précipite dans ses bras, pour le salut de nos âmes. Dieu a donné un nouveau nom à Jacob (Israël) pour sceller ce renouveau dans sa vie. Un chemin pour nous aujourd’hui.
Jésus dira plus tard qu’il ne faut pas craindre de perdre notre vie à cause de lui. Si nous restons bloqués au premier niveau de lecture, et que nous ne regardons pas Dieu, de peur de perdre notre vie, alors c’est que notre vie a plus d’importance que lui.
À méditer.
Vivre = Chayay [khaw-yah’-ee] (strong n°2425)
Peniel = Penuw’el [pen-oo-ale’ ] (strong n°6439)
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