Voyage avec Portes Ouvertes

Par Alicia M.

Entreprendre un “Voyage avec Portes Ouvertes”, c’est oser aller dans des pays ou des chrétiens risquent chaque jour l’emprisonnement, la torture et même la mort.

Mais, vous me direz peut-être, comment en arrive-t-on à partir dans ce type de voyage ?

Chacun a son histoire. Pour ma part, tout a commencé par un songe dans lequel je me voyais dans un pays étranger, et puis par un 2ème songe du même type. Dans mon cœur je me suis dit : “Mais, Seigneur, que veux-tu me dire ? Est-ce que tu désires vraiment que j’aille dans un pays étranger pour te servir ?” Ça me semblait complètement improbable ! Je ne suis ni une aventurière, ni une baroudeuse, donc je ne comprenais pas… Mais quand Dieu veut quelque chose, il met en place les situations pour nous faire sortir de notre zone de confort !

Je connaissais le magazine de Portes Ouvertes depuis toute petite, car ma maman le recevait et priait pour Portes Ouvertes et les chrétiens persécutés. J’ai participé à un Week-end organisé par Portes Ouvertes et ensuite au Week-end voyageur qui permet de voyager avec Portes Ouvertes. Tout s’est enchaîné très vite… J’ai effectué mon Week-end voyageur en février, et en mai je partais dans un pays arabe en Afrique du Nord ! Cette destination avait résonné dans mon cœur : je savais que c’était là que Dieu m’envoyait. Et il a ouvert les portes !

J’ai eu le privilège d’assister à des cultes, d’entendre le témoignage de mes frères et sœurs qui, chaque jour, subissent une forte persécution parce qu’ils sont chrétiens. Dès leur jeune âge, ils sont mis au fond de la classe, ils sont rabroués sans raison par l’enseignante, uniquement parce que ce sont des enfants de chrétiens. Puis, quand ils entrent dans la vie active, les problèmes continuent car les portes des emplois sont fermées à cause de leur foi, et ceux qui se lancent dans le commerce voient leur établissement saccagé, sans aucune réaction de la police. Mais au travers de chacun de ces témoignages il y a une foi extraordinaire, un désir d’avancer, d’aider, de créer des associations. Quand les portes se ferment, ils ne se découragent pas et continuent de croire en ce que Dieu a placé sur leur cœur.

Un témoignage m’a profondément émue durant ce voyage : un frère, qui était dans un village que nous avons visité, nous a raconté ce qu’il avait vécu lorsque sa ville avait été envahie par des extrémistes musulmans. Il se tenait devant la porte de sa maison avec son fusil, se préparant à défendre sa famille. À cet instant, Dieu lui dit : “Que fais-tu ?” Il répond : “Seigneur, tu sais ce que je fais, je protège ma femme et mes enfants !” Le Seigneur lui dit alors une nouvelle fois : “Que fais-tu ?” Là, il répond : “Mais Seigneur, que veux-tu que je fasse ?” Dieu lui déclare alors : “Va prier sur le toit de ta maison, et moi je m’occupe de ta famille.” Il obéit et, après quelques heures passées dans la prière, le Seigneur lui dit : “Regarde autour de ta maison.” Il voit alors tous ses voisins qui entourent sa maison pour la protéger !

Ce voyage m’a profondément bouleversée ! Je me souviens le dernier jour à l’église, alors que de merveilleux chants étaient entonnés par l’assemblée en arabe, je ne pouvais m’arrêter de pleurer. Ce n’était pas juste moi qui pleurais, mais c’est le Saint Esprit qui me faisait partager les larmes qui coulent pour chacun de ses enfants persécutés dans le monde. J’ai alors ressenti pour la première fois la réelle signification de ce verset ”pleurer avec ceux qui pleurent”.

Un voyage en entraîne souvent un autre, différent, car Dieu prépare le cœur de ses enfants à aimer de mieux en mieux et à ouvrir les yeux sur ce qu’ils pensaient ne jamais voir…

Mon deuxième voyage a été effectué dans un pays où les libertés civiles sont extrêmement restreintes, et où les chrétiens ont l’interdiction d’exercer leur foi en public. Dans ce type de voyage, nous venons pour intercéder pour les chrétiens sur place, mais nous ne pouvons pas les rencontrer car cela les mettrait en danger. Ce voyage m’a fortement marquée car, vivant dans une démocratie, je n’étais pas habituée à surveiller constamment chacune de mes paroles et de mes réactions. Mon seul recours face à mes incapacités a été le Saint-Esprit. C’est d’ailleurs dans ce pays que j’ai appris, comme nulle part ailleurs, à me laisser guider par le Saint-Esprit. À partir du moment où je l’ai laissé prendre le contrôle, j’ai vu et entendu des choses auxquelles je n’aurais pas prêté attention dans d’autres circonstances, et j’ai appris à me taire. La pression psychologique et spirituelle dans ce type de voyage est très forte, mais cela nous permet de comprendre dans une toute petite mesure ce que peuvent vivre nos frères et sœurs chaque jour. C’est dans ce pays que j’ai compris la dimension de ce verset d’Hébreux 13/3 :

“Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez aussi prisonniers, de ceux qui sont maltraités, comme étant aussi vous-même dans un corps.”

Mon troisième voyage a été effectué dans un pays d’Amérique du Sud. Souvent, quand on interroge les chrétiens de France, ils ne pensent pas que la persécution puisse exister dans ce type de pays, et pourtant…

Dans ce pays, les chrétiens subissent des coupures d’électricité, d’eau, des violences physiques, l’emprisonnement et même l’expulsion de leur propre maison à cause de leur foi… ils perdent tout car ils osent suivre Jésus. Un des pasteurs que nous avons pu rencontrer a été battu, emprisonné, expulsé de sa maison et a vu son église détruite… Et son père, alors même qu’il n’était pas chrétien, mais qu’il prenait sa défense, a également été tabassé. Ce pasteur et sa famille ont accepté de tout perdre et de vivre ailleurs. Il nous a expliqué que beaucoup de chrétiens, vu le niveau de persécution, vont abandonner la foi. Quand on lui a demandé comment il avait tenu, il nous a indiqué qu’il ne pouvait pas renier Dieu à cause de tous les miracles qu’il a opérés dans sa vie. Et là, il nous a expliqué que son fils avait fait une très grave chute, au point que sa tête était presque détachée de son corps ; alors il avait prié longtemps, mais son fils était quand même décédé. Il ne s’était pourtant pas découragé et avait continué à prier : et là, après quelques minutes, son fils était revenu à la vie !

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