C’est en 1956 que le pasteur visionnaire Robert Boudehent conduisit l’assemblée de Caen dans son dernier projet de construction. Le local situé alors dans la rue du Vaugueux, bâti par les frères de la communauté, était l’expression d’une vision de foi en un Dieu qui allait faire un grand travail dans cette ville. Et il le fit ! Cette bâtisse pouvait recevoir dans les « normes » de l’époque plus de quatre cent cinquante personnes, mais surtout, elle accueillait une véritable vie de l’Esprit.

Combien de vies ont changé dans ce lieu ? Combien de corps ont été guéris ? Combien de personnes se sont levées pour servir le meilleur Maître qui soit ? C’est au ciel que nous le saurons vraiment, mais le nombre de témoignages que j’ai pu entendre au fil de mes années de service est impressionnant !

Seulement, les choses changent, et ce qui était neuf est devenu… vieux. Malheureusement.

Et ce qui était grand est devenu petit. Trop petit. Notamment pour accueillir en sécurité les trois cents adultes présents chaque dimanche et leurs enfants ; et plus encore pour permettre l’expression de vitalité de l’assemblée.

Fatigué de devoir répondre à chaque demande et initiative « On ne peut pas. C’est impossible. Les locaux ne le permettent pas« , le conseil d’administration s’est posé les bonnes questions. La vente de l’édifice, établi sur ses six cents mètres carrés de terrain, à un promoteur, pour en construire un plus grand avec un parc de stationnement privé, a été envisagée.

En 2018, deux programmes furent présentés. L’Assemblée Générale a choisi le plus audacieux, marchant encore dans la foi sur les traces de son fondateur Robert Boudehent. Le nouveau projet prévoyait une structure de mille cinq cents mètres carrés posée de plain-pied, sur un terrain d’un hectare, pouvant accueillir au bas mot cent cinquante véhicules en toute sécurité, sur le sol même de la ville de Caen. Il ne restait plus qu’à le concrétiser !

La période qui a suivi la vente de notre emplacement d’origine a été très désagréable pour notre fraternité. Le retard pris dans la réalisation, conjugué aux seize mois de période Covid passés sans autres locaux que ceux –confortables mais inadaptés à notre nombre– prêtés généreusement chaque dimanche après-midi par nos frères baptistes, ont éprouvé sans les vaincre la patience et la persévérance du groupe.

En parallèle, vingt mois durant, les volontaires investissaient chaque semaine leurs forces dans les travaux qui étaient à leur portée.