La complémentarité des ministères

Laury CAMARA, pasteur à Fréjus

La Bible nous montre que nous sommes le corps de Christ, et que Dieu nous demande de cultiver l’unité dans nos églises (Éphésiens 4). Mais bien souvent, nous confondons unité et uniformité, laissant peu de place à la différence, jusqu’à parfois même censurer ce qui n’est pas conforme au moule que nous connaissons et dans lequel nous avons évolué, et même à freiner certains ministères différents des nôtres.

Complémentarité et unité

Bien souvent, nous pensons que nos différences nous opposent, et pourtant, quand nous lisons ce magnifique texte de la Bible sur les différents ministères donnés par Christ -apôtre, prophète, évangéliste, pasteur et docteur- nous ne pouvons que constater que Jésus nous appelle à cette différence. Car en effet, il a donné à chacun des dons différents. Cela implique parfois des façons de faire différentes, mais en étant toujours unis par le même Esprit, en conformité avec ce que la parole de Dieu nous enseigne.

Je me souviens avoir parlé à certains ministères, qui étaient des pasteurs dans leur appel. Ils me disaient avoir du mal à comprendre ceux qui se disent évangélistes, car trop mobiles à leurs yeux, et ne connaissant pas réellement la vie d’église. Ils m’ont dit que la charge d’une assemblée devrait leur être confiée. C’est comme cela qu’ils voyaient le ministère. Quand je leur ai posé la question sur les différents ministères du texte d’Éphésiens, ils m’ont répondu que de toute façon, la formation pastorale ne formait actuellement que des pasteurs, et que pour le moment, c’était comme ça !

Complémentarité et équilibre

Aujourd’hui plus que jamais, après avoir travaillé dans différentes régions de France, je comprends la nécessité de bénéficier de différents ministères pour la croissance spirituelle d’un chrétien, afin qu’il devienne équilibré en toutes choses.

Imaginez que vous ne donniez que de la viande à votre enfant, sans fruits ni légumes ni féculents : il aurait de sérieuses carences qui entraîneraient à terme toutes sortes de maladies. L’alimentation n’est, à la base, pas mauvaise en soi ; la viande, apportant des protéines, du fer, des acides aminés, est cependant insuffisante, à elle seule, pour que l’organisme puisse se développer et atteindre sa pleine croissance.

Il en est de même dans notre vie spirituelle. Si nous nous focalisons seulement sur un type de ministère, nous passerons à côté du plan de Dieu pour son Église et pour nos vies. Il s’agit du « perfectionnement des saints, en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ ».

Les différents ministères sont donc indispensables au bon fonctionnement de l’église, et amènent une maturité spirituelle aux croyants qui en bénéficient.

Complémentarité et humilité

Cette complémentarité des ministères est également bénéfique aux ministères eux-mêmes car elle nous oblige à être humbles, redevables et dépendants les uns des autres. Les autres ministères contraignent le nôtre et l’affinent. C’est aussi un moyen pour ne pas se sentir seul, face aux difficultés que rencontrent parfois les ministères.

Si le Seigneur, dans son immense sagesse, a trouvé bon de diversifier les ministères pour le bien de tous, alors veillons à ce que sa volonté se fasse, afin que nous puissions voir son église grandir de façon équilibrée, et que sa gloire brille à travers nos belles assemblées de France.

Jésus dira :

« Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. » (Matthieu 9/38).

Alors prions pour que des ouvriers remplis du Saint-Esprit nous soient donnés, afin que ce message d’espérance qu’est l’Évangile soit répandu aux quatre coins de la France, dans cette époque où le désespoir règne sur notre pays.

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