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EDITO : J’accuse

Par Thierry Chambeyron

Nous sommes en 1898 lorsqu’Emile Zola publie dans la presse un article ayant pour titre  le célèbre : « J’accuse ». Par ces mots cinglants adressés au président Felix Faure, l’homme de lettre allait dénoncer une société gangrenée par l’antisémitisme. Sa diatribe aura d’ailleurs pour effet la réhabilitation future du capitaine Dreyfus.

Bien avant ce funeste événement, c’est dans le jardin d’Eden que ces mots furent prononcés pour la première fois. Au tréfonds de sa conscience, Adam, qui venait de repousser Dieu, les entendait en boucle. Taraudé par le remord et pétrit d’une crainte indicible, le premier homme cherchera refuge dans l’écrin de verdure qui entourait le paradis perdu, mais en vain. Sa conscience l’accusait sans répit, il était rongé par une profonde culpabilité.

Plus tard, une foule enragée s’agglutine autour d’une femme prostrée. Surprise en flagrant délit d’adultère, la pècheresse allait bientôt mourir sous une pluie de cailloux, lapidée sur la place publique pour avoir transgressé la loi. Le chef d’accusation était bien trop grave, le verdict sans appel, il fallait ôter l’infamie du pays d’Israël. Soudain Jésus prend la parole : « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre ». (Jean 8/7). Par ces mots, le puissant avocat venait d’ouvrir la porte de la grâce à tous les coupables repentants. Désormais les impurs, les mauvais, les bas tombés allaient apprendre que Christ était prêt à les absoudre, à briser le joug pesant de la culpabilité. « Où sont ceux qui t’accusaient ? » dira Jésus. Ils n’étaient plus.

Bien avant elle, c’est Josué, le grand prêtre officiant à l’époque de Néhémie, qui fut la cible du diable. Féroce et sournois ce dernier « se tenait à sa droite pour l’accuser » (Zacharie 3/1), pointant du doigt son péché, sa souillure. Pourtant Dieu allait gracier le malheureux.

Ainsi, depuis l’aube des temps celui que la Bible désigne comme étant « l’accusateur des frères » (Apo. 12/10) se plait à dénoncer le péché, tiraillant les consciences et plongeant les hommes dans le désespoir. Aujourd’hui c’est peut-être vous qui êtes acculés par vos remords, rongés par des souvenirs inavouables. Mais la bonne nouvelle de l’évangile est parvenue jusqu’à nous, depuis 2000 ans Christ vient soulager le pécheur, pardonnant celui qui confesse sa faute avec humilité.

« Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie ! Qui les condamnera ? Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous ! » (Romains 8/33.34)

Ainsi donc, si aujourd’hui votre conscience vous accuse, si votre cœur vous condamne sachez que « Dieu est plus grand que votre cœur ». (1 Jean 3/20)

Un sauveur est né, les péchés du monde entier lui furent imputés, la condamnation tomba sur le juste, le parfait. Sans dire un mot, il se dirigea vers la croix pour payer nos fautes. Une plaidoirie muette, une injustice criante. L’innocent allait payer ma dette par amour.

Chose étrange, il arrive parfois que les plus grands pécheurs dorment sur leurs deux oreilles, impassibles, sereins. Lassée de parler en vain, leur conscience a fini par se taire. Tendez-donc l’oreille, et si votre conscience vous reprend, nous vous invitons à venir à la croix pour y déposer vos péchés.