Sport, société et église

Dans la plupart des pays du monde, le sport est reconnu comme facteur d’insertion et d’intégration sociale. Les pratiques sportives sont une source d’engagement et d’épanouissement personnel. Elles peuvent donc constituer un support éducatif.

Le sport a la capacité d’offrir aux personnes, et tout particulièrement aux jeunes, des occasions de progresser, des rôles de meneurs, etc. Ce qu’ils peuvent accomplir dans le sport, ils peuvent l’accomplir également dans la société au sens large.

Quelques chiffres

37 % des femmes et 40 % des hommes pratiquent une activité physique au moins quatre fois par semaine, un chiffre relativement important.

Les femmes privilégient la course à pied, les activités de maintien de la forme et de gymnastique, alors que les hommes préfèrent, en plus de la course à pied, les sports de cycles ou motorisés. Si les femmes pratiquent davantage le sport de manière encadrée ou en club, elles participent aussi à des tournois et des compétitions.

Le but principal de la pratique sportive est l’entretien de la santé, mais on peut relever que l’apparence physique est également une motivation, davantage pour les femmes que pour les hommes, tandis que la compétition et la prise de risques sont plus importants pour ces derniers.

Le nombre des licences pour les enfants de 5 à 14 ans s’élève à 6,6 millions ; ne sont donc pas comptabilisés les enfants qui pratiquent en dehors d’un club.

Les sports les plus prisés sont le football, le tennis et le judo.

La tranche d’âge des 15 à 29 ans est celle qui s’adonne le plus à des activités sportives, avec la pratique régulière d’une ou deux activités durant l’année, et une pratique plus ponctuelle et diversifiée en période de vacances.

Leurs premières motivations sont le plaisir et l’amusement, devant l’entretien de la santé ou l’amélioration de l’apparence et de la forme.

Pour les 50 ans et plus, la pratique sportive est relativement importante. Dans cette tranche d’âge, c’est une personne sur deux qui pratique une activité physique ou sportive. Les activités privilégiées sont la course, la marche, la gymnastique et les sports aquatiques.

La motivation première est l’entretien de la santé.

Toutes catégories confondues, les freins à la pratique physique et sportive sont le manque de motivation et la dégradation de la santé.

En 2017 la France comptait 1,5 million d’associations, dont 24 % à vocation sportive, suivies de près par les associations culturelles et celles de loisirs et vie sociale.

« Le sport a le pouvoir de changer le monde. Il a le pouvoir d’unir les gens d’une manière quasi unique. Le sport peut créer de l’espoir là où il n’y avait que du désespoir.

Il est plus puissant que les gouvernements pour briser les barrières raciales.

Le sport se joue de tous les types de discrimination.« 

(Nelson Mandela)

Le sport, école de vie

Au-delà de la pratique liée à l’hygiène de vie ou au plaisir, le sport peut être envisagé d’une autre façon, selon l’expression bien connue « le sport, école de la vie ».

Le sport offre un espace relationnel privilégié, permettant de mieux appréhender les situations vis-à-vis de nous-mêmes – maîtrise de notre corps, acceptation et compréhension de notre caractère – dans la confiance en nous et dans les autres.

Le sport permet de porter un regard positif sur les « différences » de sexe, d’origine, de culture, de religion, de catégorie socioprofessionnelle, ou sur le handicap. La pratique sportive facilite une plus grande acceptation de soi et de l’autre dans ce qu’il est.

Le sport permet la compréhension, l’expérimentation des règles et de l’autorité, éléments indispensables pour vivre ensemble, et éviter que règnent la loi du plus fort ou l’anarchie. Le sport est donc un vecteur d’intégration puissant ! Nous trouvons aussi dans le sport les vertus du travail, de la persévérance et du sacrifice, dans un but personnel mais aussi dans un but collectif, pour atteindre la victoire, que ce soit sur le terrain ou dans des situations vécues.

Les rassemblements, l’union, la liesse, la joie, l’esprit d’équipe, l’identification, l’admiration, le dépassement de soi, la persévérance, l’endurance,  la victoire,  la défaite, l’épreuve, la souffrance, la confiance, l’entraide, le respect, l’honnêteté, l’intégrité, etc. La liste des thèmes est encore bien longue, mais je ne m’y attarderai pas davantage.

L’Église et son rôle d’inclusion dans le sport

Finalement, la pratique sportive est profondément liée à la notion de relation : relation à soi-même, à l’autre, aux règles, à l’autorité, à la société, à la nature, bref une relation à la vie.

À nous qui sommes responsables de missions, responsables d’Églises, ou tout simplement enfants de Dieu, ces notions de « relations » ne sont pas inconnues. Nous savons que l’un des enjeux du salut est la restauration de relations brisées, déformées depuis la chute.Il me semble que la notion de relation est bien le thème majeur, sous-jacent à tous les autres thèmes, tel un fil rouge nous amenant, étape après étape, à considérer que les relations sont la clé de notre existence présente et à venir. Ce thème est omniprésent dans la Bible.Les valeurs des relations, expérimentées dans le sport, sont en résonance avec les vertus présentées dans la parole de Dieu ! C’est cette résonance qui nous permet de construire des passerelles, nous donnant l’occasion d’expérimenter des situations de relation avec le sportif amateur ou professionnel, et de se découvrir des points communs, sources de bonne compréhension et de création de liens de confiance.

C’est une occasion remarquable donnée aux chrétiens de témoigner de leur différence, de leur espérance et de leur relation avec Dieu.

Certains diront « il n’y a pas que des choses positives dans le sport ! » C’est totalement vrai. Le sport a deux faces, l’une lumineuse, et l’autre sombre, qui demanderait un développement pour elle seule ! Mais cette étude vise plutôt à relever les qualités de la pratique sportive.

L’enjeu pour l’Église consiste à ne pas rester en marge des réalités et défis sociétaux, en particulier dans le domaine du sport. Et cela tout en gardant à l’esprit sa responsabilité première : aider ses membres à acquérir de la maturité spirituelle, grandir dans l’amour,  développer et utiliser leurs dons au service de la communauté et de leur prochain, rendre un culte honorable à notre Dieu.

L’Église doit être garante de la transmission juste des vérités théologiques, doctrinales et éthiques. Mais elle a aussi le défi d’aller annoncer la Bonne Nouvelle en dehors de ses murs, en s’engageant dans tous les domaines de la vie d’une personne, dont le sport et les loisirs font partie.

Que dire des métaphores utilisées par Paul pour encourager et exhorter les chrétiens de son époque (1 Corinthiens 9/19-25 ; Philippiens 3/12-14 ; 1 Timothée 4/8-10 ; 2 Timothée 2/5-7 ; 2 Timothée 4/7 ; Romains 5/4 ; etc.) ?

La Bible permet des passerelles entre les vertus de la foi et les valeurs du sport.

Ensemble, mettons notre amour de Jésus au service du monde sportif, soutenus par l’amour du Père, la grâce du Fils et la consolation du Saint-Esprit.

Amen.

Jean-Pierre Mihaljevic-Husson
(Co-directeur de Sport et Foi France)

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