Sommes-nous en pénurie de pasteurs ?
Récemment, sur le réseau social Facebook, un post du CNEF (1) titrait : « la France a besoin de 1000 nouveaux pasteurs ! » au cours des 10 prochaines années.
En France, les Assemblées de Dieu regroupent 584 Eglises constituées en association cultuelle, ce qui représente près de 750 lieux de rassemblement.
Récemment, une centaine de projets de construction d’églises ou d’agrandissement de locaux ont été recensés.
Il y a donc manifestement une vague de croissance dans notre pays.
Toutefois, il est de notre devoir de rester objectif.
En effet, si les Assemblées de Dieu se définissent comme un mouvement d’évangélisation, il y a relativement peu d’implantation de nouvelles églises.
Avec des situations très différentes, selon que l’on se trouve dans une métropole de région, dans la seule grande agglomération d’un département ou dans une petite bourgade en milieu rural.
Enfin, il est à relever particulièrement, que, les statistiques pastorales, pour encourageantes qu’elles soient, semblent ne pas couvrir l’ensemble de nos besoins.
En effet, chaque année, la Convention nationale, qui regroupe tous les pasteurs, rencontre des difficultés à finaliser l’ensemble des demandes de changements pastoraux.
La question qui se pose est : sommes-nous en pénurie de pasteurs ?
Les Assemblées de Dieu, lors de leur dernier congrès, ont comptabilisé 768 pasteurs dont 199 en formation. Cette année, 25 nouveaux ouvriers ont été reconnus, c’est-à-dire qu’ils ont terminé leur parcours de formation pastorale.
Jésus lui-même l’a dit : la moisson est grande, et il y a peu d’ouvriers. Il nous demande expressément de prier pour cela. Chaque ouvrier qui s’engage avec son épouse à servir le Seigneur est une réponse à la prière des Églises.
Face à une pénurie de pasteurs, le monde séculier aurait des solutions à proposer : rendre la fonction plus attractive, augmenter les salaires, diminuer la charge de travail, etc. “Pourquoi pas ?”, me direz-vous !
Certes, c’est une évidence, le ministère n’est pas toujours une chose facile, mais interrogez la plupart des pasteurs et leur épouse respective, ils vous répondraient qu’ils ne souhaiteraient pour rien au monde être à une autre place, dans un autre objectif que de servir Celui qui les appelés.
Car le ministère n’est pas un « métier », c’est une vocation, c’est la réponse à un appel.
Le pasteur est un pécheur sauvé par grâce, conscient de sa grande faiblesse devant les besoins qui se présentent à lui (2 Corinthiens 2.16) il est un simple homme. Mais un homme que Jésus a appelé, équipé et rempli de son Esprit, accompagné de son épouse ayant reçu aussi cet appel comme une aide semblable à lui.
Le ministère qu’il exerce l’amène à manifester de nombreuses compétences. Le futur pasteur, ou le couple pastoral, doit être préparé, formé.
Cette année, le Congrès national des Assemblées de Dieu a adopté la mise en place d’un nouveau parcours de formation se déroulant sur 6 ans. La volonté de notre mouvement est d’offrir aux Églises des hommes et des femmes équipés, consacrés et remplis de foi.
Au cours de ces 6 années, les futurs pasteurs des ADD suivront un programme de formation biblique et, au cours de deux périodes pratiques, ils vivront le ministère aux côtés d’un pasteur confirmé qui sera leur mentor.
L’accent sera ainsi mis sur les “savoir-être”, c’est-à-dire sur les attitudes. C’est l’aspect le plus important, car un pasteur est là pour servir Dieu en servant son prochain (1 Pi 5.2-4). Ce qu’on est parlera toujours plus fort que ce que l’on dit ou ce que l’on fait.
Faut-il parler de pénurie de ministères, ou bien de besoins croissants ?
Le développement des ADD, la volonté d’implanter de nouvelles Églises et les demandes venant d’autres pays (l’appel missionnaire), font qu’il faudra toujours davantage d’hommes qui se lèvent pour relever les défis. Mais ces besoins se résument-ils uniquement à la vocation pastorale telle que nous la connaissons ?
Ce manque apparent ne serait-il pas une opportunité pour nous amener à réfléchir à notre manière d’envisager l’avenir ?
La particularité des organismes vivants est de croître et de se multiplier. Les Assemblées de Dieu sont nées avec ces principes. L’avenir ne peut se concevoir comme étant le maintien ou l’entretien de ce qui existe. Même si cet aspect est nécessaire, il y a encore trop d’endroits en France, dans les îles et dans le monde où le message de l’Evangile est ignoré, Inconnu, voire combattu.
Les enfants, les adolescents, les jeunes et les étudiants sont un vaste et authentique champ de mission. La précarité et le malheur ont atteint trop de nos contemporains pour que l’Eglise reste insensible à leurs cris.
La vérité, c’est que chacun est appelé à servir. Paul demande de « tout faire pour la gloire de Dieu » : une profession séculière, l’activité d’un parent, le bénévolat associatif, peuvent être de réelles occasions de servir le Seigneur et de manifester les dons qu’Il nous a communiqués.
Si nous sommes touchés par ces appels du macédonien (Actes 16.9), Jésus y est encore bien plus sensible que nous. Alors il appelle et il bâtit son Eglise avec ceux qui se laissent envoyer.
Connaissez-vous une plus grande joie que celle de voir quelqu’un plonger dans le baptistère après qu’il ait témoigné de quelle manière sa vie a été bouleversée par l’amour de Christ et comment il a changé ?
Ce manque apparent est également une opportunité pour nous amener à réfléchir sur notre fonctionnement.
Le titre parle de pénurie de pasteurs… Mais il n’y a pas que des pasteurs dans la Bible.
Ces immenses besoins auxquels nous avons du mal à faire face sont certainement l’occasion de prendre conscience des dons merveilleux que le Seigneur a fait à son Église et qui ne sont peut-être pas suffisamment valorisés, parce que notre fonctionnement actuel ne le prévoit pas.
Quoi qu’il en soit, servir Dieu est la chose la plus exaltante qui soit ! Ne passez pas à côté des petites occasions. Un homme a demandé un jour à son fils de retrouver ses ânesses. Ce n’est pas très glorieux, mais c’est comme ça qu’il a entendu l’appel de Dieu à la royauté de son pays (1 Sam 9.3)
Faîtes du Seigneur votre passion, consacrez-vous à Lui et laissez brûler le feu dans votre cœur ! Et si vous ressentez au fond de vous-même un appel précis, ne résistez pas : une vie intense et incomparable vous attend !
(1) Une des conclusions des travaux des assises de la formation organisées par le CNEF
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