John Wesley et la sainteté sociale

Transmis par l’Union des

Extrait du HÉRAUT DE LA SAINTETÉ (JUILLET-SEPTEMBRE 1984)

John Wesley est au commencement dun mouvement de réveil duquel sortiront les églises méthodistes.

La réforme que Wesley a cherchée était sociale aussi bien que spirituelle ; en fait, il a pensé que c’était impossible de séparer les deux. « L’Évangile de Christ ne connaît aucune sainteté si ce n’est que sainteté sociale », écrivait-il. Attention le mot social ici n’a pas le sens d’action sociale, mais d’une sainteté qui se vit dans la relation « sociale » avec les autres. Mais cela va impliquer toutes sortes d’actions envers les plus défavorisés.

Ainsi Jonh Wesley va s’emparer de la question de l’esclavage.

Peu de personnes dans ou en dehors de l’Église condamnaient l’esclavage pendant les trois premiers quarts du dix-huitième siècle. Cependant, Wesley n’a point considéré l’esclavage comme un mode convenable de la foi évangélique. Longtemps un adversaire du commerce d’esclaves, il a attiré l’attention de son pays sur ce point, en 1774, avec la publication de Pensées sur l’esclavage, un argumentaire contre la légitimité de l’esclavage.

Les efforts méthodistes de soulagement des pauvres ont commencé dès 1740, seulement deux années après l’événement de la rue Aldersgate. Un fonds d’urgence pour les prêts sans intérêt était créé, un hospice des pauvres (maison des veuves) était institué, un dispensaire établi, un atelier organisé et des écoles ouvertes pour les enfants pauvres. On a estimé que Wesley lui-même avait donné 30.000 livres sterling aux autres pendant sa vie. Il a vendu une fois les tableaux accrochés aux murs de sa maison afin de trouver l’argent pour une jeune fille pauvre, et à l’âge de 81 ans il attrapa une « grippe violente » en marchant dans la neige jusqu’à la cheville pendant cinq jours afin de recueillir 200 livres sterling pour les indigents de Londres.

Les premiers méthodistes le savaient et, tout en cherchant à approfondir leur piété personnelle, ils cherchaient également à grandir dans leur sainteté sociale. John et Charles Wesley et leurs amis du Holy Club, formé à l’Université d’Oxford en 1729, pratiquaient la sainteté sociale lorsqu’ils visitaient les deux prisons d’Oxford et aidaient les familles pauvres. Les premiers méthodistes s’occupaient des personnes défavorisées et marginalisées et ils créèrent des écoles pour les enfants pauvres, des orphelinats et des cliniques. Les premières classes méthodistes collectaient de l’argent, de la nourriture, des vêtements et des médicaments pour les pauvres. John Wesley a essayé de comprendre les causes de la pauvreté, a encouragé le travail acharné, a mis les riches au défi d’aider les pauvres et de trouver des moyens d’éliminer la pauvreté. Il s’est battu contre les injustices et contre de nombreux maux sociaux de son époque. Dès le début, le méthodisme s’est concentré sur l’amour pratique envers les pauvres et les nécessiteux.

L’intérêt de Wesley pour les droits et le bien-être économique de l’homme l’a amené à demander une réforme agraire dans le petit traité largement répandu, De la rareté actuelle des provisions. La terre qui avait pourvu auparavant aux besoins des familles et aux revenus de centaines de petits fermiers avait été accaparée sous forme de larges possessions par la noblesse riche, ce qui était selon Wesley « peut-être aussi néfaste que le plus pernicieux des monopoles jamais introduit dans ces royaumes ».

John Wesley était autant un évangélique qu’un réformateur, et pour lui il y avait une liaison causale entre les deux. L’amour du chrétien est un « amour universel, désintéressé », qui ne produit pas seulement les affections droites mais est aussi « productif de toutes les actions droites. Il le porte à un exercice sérieux et ferme de toutes les fonctions sociales… Il le contraint à faire tout le bien possible, de toute sorte, à tous les hommes. » Pour Wesley, l’Évangile était indivisible. Celui qu’il prêchait était un cœur réchauffé et une main prête à agir.

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